Au Moyen-Orient, les leaders mondiaux des courses hippiques viennent des États-Unis ou d’autres pays d’Europe. L’arrivée de ces nouveaux chevaux à la Coupe du monde de Dubaï est un indicateur sur les régions qui prennent de l’importance et où la croissance est florissante.
Inspire Middle East : rendez-vous à la Coupe du monde hippique de Dubaï
“La croissance de la Corée, on espère aussi que la Chine sera un nouvel acteur du marché, et cette année nous avons ici 14 coureurs japonais. Une fois que vous avez ca dans le sang, vous pouvez comprendre quel sentiment cela représente de pouvoir faire gagner un cheval”, explique Frank Gabriel, le directeur du “Dubaï Racing Club”.
Nous avons pu rencontrer un entraîneur de renom, qui a cumulé le plus de trophées dans l’histoire de la course hippique, Bob Baffert, venu du Kentucky avec deux de ses chevaux pour concourir.
Le cheval de Bob, Arrogate, a gagné l’année dernière et malgré cette immense réussite, sa récompense fut modeste !
“ll a eu la même chose que d’habitude, beaucoup d’amour, et plus de carottes. Vous voulez que je vous dise, ces bons chevaux, ils savent quand ils gagnent”, explique en souriant l’entraîneur.
Gagner représente tout pour Bob Baffert et il possède le talent de détecter les champions.
“Quand vous les saluez ils sont droits devant vous. Ils ne vont pas flancher. Ils sont comme un gars, dur, costaud. Ce sont de grands athlètes, les choses se font sans effort pour eux, c’est cela qu’ont en commun les bons chevaux”, raconte-t-il.
Bob s’amuse à nous raconter qu’il n’a jamais dû apprendre à un cheval comment courir mais davantage à ralentir et à se détendre pendant les courses. Et sa méthode lui a valu d’innombrables prix et les meilleures références aux États-Unis, y compris la Triple Couronne.
Le cow-boy d’Abu Dhabi
Nous avons aussi pu rencontrer un homme qui a quitté il y a deux ans l’industrie gazière pour suivre sa passion dans le milieu équestre. Amru Alabidi est surnommé le cow-boy d’Abu Dhabi. Sa mission : remettre sur pied des chevaux qui ont eu des accidents ou des traumatismes psychologiques. Sa méthode passe par le regard, des mouvements lents et précis, et une parole calme.
Ses clients sont jockeys, cavaliers de saut d’obstacles et parfois des propriétaires de chevaux de course, qui cherchent de l’aide pour mieux communiquer avec leurs animaux et relever les défis de leurs comportements.
A ce jour il a réhabilité 50 chevaux, la plupart d’entre eux d’origine arabes et européennes. Pour Amru, créer un lien avec des nouveaux chevaux peut prendre trois semaines. L’entraînement commence toujours de la même manière.
“Mon fouet est là. Je l’utilise toujours pour montrer la pression qui me permet de demander ce que je veux. Mais une fois cette étape terminée, je m‘équilibre tout de suite avec l’exercice de désensibilisation – où le cheval doit rester immobile et tout accepter de moi; je parcours tout son corps avec de petits mouvements de fouet”, explique cet homme passionné.
Ce genre de thérapie est souvent aussi bénéfique aux humains qu’aux chevaux. Amru aide aussi régulièrement des cavaliers à se remettre en selle après un accident.
Il croît que tout peut se faire s’il y a suffisamment de confiance, car les chevaux sont naturellement curieux et sociables. Grâce à un constant dialogue, même un poulain timide peut devenir confiant et joueur.
Voir et être vu
Depuis 1996, la Coupe du monde est devenu l’un des événements mondain les plus populaires de la région. Un lieu pour voir et être vu où l‘élégance est de mise. Les femmes rivalisent de chapeaux tous plus originaux les uns que les autres. Un concours d‘élégance est même organisé.
Côté hippisme, c’est le cheval mené par le jockey Christophe Soumillon qui a remporté la cravache d’or après 8 tentatives. “J’ai été surpris de voir que personne ne me concurrençait. Juste derrière moi, j‘étais également surpris de voir que personne n’essayait de mettre de la pression. Et finalement, mon cheval était vraiment détendu – comme il aime le faire. Et quand je suis arrivé dans le virage, j’ai vu qu’il avait parfaitement changé de jambe, il allait bien et j’avais l’impression, à cet instant, que personne ne pouvait me rattraper,” a raconté le jockey belge.
Christophe Soumillon portait fièrement les soies bleues de l‘écurie Godolphin, les écuries du souverain de Dubaï le Cheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum.