Le Gabon vient de franchir un important cap de son histoire, avec l’adoption de la gratuité des accouchements dans les hôpitaux publics. Le but étant de mettre fin, sinon, de limiter les mortalités infantiles. La gratuité a pris effet ce jeudi. Mais des zones d’ombre demeurent tout de même.
La gratuité des accouchements devient une réalité au Gabon
Un bémol pour commencer ; c’est seulement à partir du sixième mois de grossesse que les femmes seront prises en charge, et ce, jusqu‘à l’accouchement. Cette prise en charge concerne le suivi de la grossesse, ainsi que les soins de néonatologie. Au centre des opérations, la CNAMGS, l’assurance-maladie universelle.
Les enfants qui ont vu le jour ce 22 mars au CHU (Centre hospitalier universitaire) de Libreville sont les premiers à profiter de la gratuité des soins relatifs aux accouchements. Cette initiative concerne tous les types d’accouchements, y compris ceux effectués par césarienne. Et les Gabonais ne boudent pas leur joie.
« C’est une bonne chose. Pourvu que cela continue, que ça aille jusqu’au bout », espère une femme. « En tout cas, c’est une bonne initiative. Il faudrait que cela continue, que cela perdure pour faciliter les familles les plus démunies. », renchérit un homme.
Des hôpitaux dépourvus de presque tout
Mais cette joie risque de se heurter aux dures réalités du terrain. Les maternités du Gabon sont loin d‘être à la hauteur des attentes, et pour cause ; « les femmes accouchent et dorment à même le sol. Ce n’est pas normal. Il n’y a pas d’eau chaude, il n’y a rien. Il n’y a même plus d’eau du tout. Dans les toilettes, il n’y en a pas », témoigne une femme, la colère et l’amertume affichées au visage.
Et un homme d’ajouter : « il n’y a pas assez de lits. Il y a un manque de lits criard ! » Une autre femme enfonce le clou, martelant qu’« apparemment, à l’hôpital, il n’y a que quatre couveuses. Est-ce normal pour une si grande structure ? »
Obligé de reconnaître ces carences, le président gabonais, Ali Bongo, venu constater l’effectivité de la gratuité des accouchements, a tenté de se faire rassurant : « je suis toujours à l’écoute de la population gabonaise. Le ministère est saisi de cette question là pour faire en sorte que rien ne puisse manquer, lorsqu’une femme arrive dans un hôpital. »
Autre bémol ; les Gabonaises âgées de moins de 18 ans et qui se retrouvent en situation de femmes enceintes, n’auront pas le bonheur de profiter de cette gratuité. Elles sont tout simplement exclues du programme. Idem pour celles qui n’ont pas la nationalité gabonaise. Cette disposition fera certainement jaser. Mais l’avenir nous en dira plus.