Le vice-président mauricien, Paramasivum Pillay Vyapoory, occupe depuis vendredi et de manière transitoire les fonctions de président de la République, après la démission d’Ameenah Gurib-Fakim, mise en cause dans un scandale financier, a annoncé la présidence.
"Je pars le coeur gros", peste l'ancienne présidente mauricienne
“Suite à la démission de son Excellence Ameenah Gurib-Fakim (...), son Excellence Paramasivum Pillay Vyapoory (...), vice-président, assume depuis aujourd’hui 23 mars les fonctions de président de la République”, a indiqué la présidence dans un communiqué.
Le gouvernement pourra soit confirmer M. Vyapoory dans ses nouvelles attributions, soit nommer quelqu’un d’autre avec l’aval du Parlement.
Seule femme chef d‘État en Afrique, Mme Gurib-Fakim a démissionné le 17 mars, en invoquant “l’intérêt national”, à la suite de révélations sur des achats personnels réglés à l’aide d’une carte bancaire fournie par l’ONG Planet Earth Institute (PEI).
Cette scientifique et biologiste de renommée internationale, première femme à occuper la fonction honorifique de la présidence dans l’histoire de l‘île Maurice, a reconnu les faits, tout en affirmant avoir utilisé la carte par “inadvertance”, et avoir remboursé l’argent à PEI, ce que l’ONG a confirmé.
Mme Gurib-Fakim, 58 ans et en poste depuis juin 2015, s’est exprimée vendredi pour la première fois sur son départ, dans un message à la Nation. “Je pars le coeur gros”, a-t-elle avoué, tout en se disant “confiante que s’il y a une enquête, la vérité éclatera et je laverai mon honneur”.
“Je demande à mes compatriotes de voir l’avenir avec espoir et résilience. La nation doit marcher vers le progrès”, a-t-elle conclu, en remerciant celles et ceux qui l’avait soutenue.
Sa démission avait mis un terme à un feuilleton politique qui agitait cet archipel de l’océan Indien depuis la publication début mars par le quotidien mauricien l’Express de documents bancaires démontrant que la présidente avait utilisé à des fins personnelles une carte bancaire remise par PEI.
Le montant des dépenses (bijoux, chaussures de marque…) s‘élève à au moins 25.000 euros, selon le quotidien. La présidente évoque elle un montant de 26.000 dollars (21.000 euros).
L’affaire a également fait scandale car elle implique le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho. Cet homme d’affaires controversé finance PEI et a tenté plusieurs fois depuis 2015 d’investir à Maurice, selon l’Express, ce qui avait déjà déclenché des polémiques et des appels de l’opposition à la démission de Mme Gurib-Fakim.
AFP