Les Sierra-Léonais devront choisir lors d’un second tour programmé le 27 mars entre les candidats des deux principaux partis du pays, sortis en tête lors du premier tour le 7 mars, selon les résultats officiels annoncés mardi. Portraits.
À la découverte des deux finalistes de la présidentielle en Sierra Leone
Julius Maada Bio (SLPP) : l’opposant
Candidat de la principale formation de l’opposition, le Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP), Julius Maada Bio, 53 ans, est arrivé en tête avec 43,3% des suffrages exprimés.
Déjà candidat en 2012, il avait été battu par Ernest Bai Koroma en 2012. Ce militaire de formation s’est excusé pour l’exécution de plus de 20 personnes lors d’un coup d’Etat auquel il a participé en 1992.
Il a lui-même pris le pouvoir en janvier 1996 en évinçant le chef de la junte, le capitaine Valentine Strasser, dont il était le vice-président. Trois mois plus tard, il avait rétabli le multipartisme, ce qui redore son image.
Il a ensuite étudié les relations internationales aux Etats-Unis et est connu pour son franc-parler. Pendant la campagne, il a qualifié de “supercheries” les projets d’infrastructures financés par la Chine que privilégie le parti au pouvoir.
Son adversaire au second tour, Samura Kamara, qui fait lui-même face à des soupçons de corruption, l’a accusé d’avoir détourné 18 millions de dollars lors de son passage de trois mois à la tête de l’Etat en 1996.
Samura Kamara (APC) : l’héritier
Economiste de 66 ans gravitant dans les allées du pouvoir depuis près de 30 ans, Samura Kamara, crédité de 42,7% des voix au premier tour, avait été choisi par le président sortant Ernest Bai Koroma pour représenter l’APC (Parti de tout le peuple).
Après avoir été gouverneur de la Banque nationale de Sierra Leone (2007-2009) puis détenu le portefeuille des Finances (2009-2012), il obtient le ministère des Affaires étrangères, qu’il quitte en octobre 2017 pour se lancer dans la course à la présidentielle.
S’inscrivant dans la continuité de M. Koroma, qui le soutient ouvertement, il promet lors d’un débat télévisé que l’APC “fera plus dans les domaines des routes, de l‘électricité, de la santé et de l‘éducation”.
Selon l’analyste Lansana Gberie, M. Kamara était le “technocrate préféré des politiciens et des militaires”, y compris quand le pays était dirigé par des juntes.
Peu connu du grand public, il devra miser sur la base traditionnelle de l’APC et sur le soutien de M. Koroma pour espérer la victoire.
AFP