La semaine dernière, le Malawi a lancé de nouveaux vaccins contre la fièvre typhoïde, devenant ainsi le premier pays d’Afrique qui utilise des vaccins pour lutter contre les cas d’infections de typhoïde chez les enfants.
Le Malawi lance un nouveau vaccin contre la typhoïde pour les enfants
Golden Kondowe, âgé de 4 ans a été le premier enfant à recevoir le vaccin, le mercredi 21 janvier à Blantyre, dans le canton de Ndirande.
Le canton a enregistré au moins 100 cas de fièvre typhoïde, et se définit comme zone à haut risque.
D’après le Malawi-Liverpool Wellcome Trust, les essais cliniques sont destinés à tester l’efficacité et le rapport coût-efficacité de la du vaccin conjugué contre la fièvre typhoïde (TCV) et sont en cours d’exécution du programme.
Près de 24 000 enfants âgés de neuf mois à 12 ans participeront à l‘étude financée par la fondation Bill et Melinda Gates.
“Beaucoup de parents sont sceptiques au sujet du vaccin. Mais je sais que ça va être utile. Nous devons juste protéger nos enfants et nos bébés. La fièvre typhoïde emporte de nombreuses vies à la fois dans les zones rurales et urbaines”, déplore Christopher Kondowe, père de Golden.
“L’arrivée de ce vaccin est très importante à Ndirande parce que nous avons une énorme population d’environ 140 373 habitants. Et grâce à l‘étude menée par nos collègues nous avons constaté que Ndirande a beaucoup de cas de typhus. Donc, l’arrivée de ce vaccin aidera à réduire le nombre de cas que nous recensons”, rapporte Mwagomba, infirmière cadre.
La fièvre typhoïde est une infection très contagieuse causée par la bactérie Salmonella Typhi. Elle est contractée par la consommation d’aliments ou de boissons contaminés et les symptômes sont des nausées, de la fièvre, des douleurs abdominales et des taches roses sur la poitrine. Non traitée, elle peut être fatale.
Les travailleurs de la santé mènent des campagnes de sensibilisation afin de sensibiliser les habitants sur la prévention et le traitement de la maladie.
Le nouveau vaccin contre la fièvre typhoïde a été approuvé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le GAVI (coalition mondiale de plusieurs institutions pour le développement des vaccins) a déclaré l’année dernière, avoir prévu 85 millions de dollars pour aider à soutenir l’introduction de vaccins contre la fièvre typhoïde dans les pays pauvres.
Une équipe de chercheurs de l’Université de Liverpool et de la Liverpool School of Tropical Medicine, travaillent avec leurs confrères malawiens pour développer le vaccin depuis près de 20 ans.
La fièvre typhoïde est habituellement traitée avec des antibiotiques. Mais l’accès aux antibiotiques dans les régions pauvres est parfois limité, et la résistance des insectes est en hausse.
Professeur Melita Gordon est chercheuse en chef au Malawi-Liverpool Welcome Trust.
“Il y a envirion 5 ans , il y avait relativement peu de cas de fièvre typhoïde ici à Blantyre. Et ce que nous avons pu montrer, c’est qu’il y a eu une grosse épidémie non seulement au Malawi, à Blantyre, mais dans de nombreuses grandes villes d’Afrique. Et nous avons été en mesure de montrer que c’est une nouvelle souche de fièvre typhoïde qui est arrivée sur le continent en provenance de sous-continent indien et qui est multi-résistante, ce qui signifie qu’elle se transmet et se propage très rapidement”, raconte-t-elle.
La fièvre typhoïde touche entre 12 et 20 millions de personnes dans le monde entier, dans les régions où la qualité de l’eau et de l’assainissement est faible, en particulier en Asie du sud et en Afrique subsaharienne.
Environ 1 cas sur 100 des cas est mortel, et près de 3 % des personnes infectées deviennent des porteurs chroniques de la maladie.
REUTERS