Paiement des fonctionnaires ivoiriens par la France : Abidjan dément

L’affaire fait grand bruit dans la première puissance économique d’Afrique francophone sub-saharienne. La France aurait apporté un important soutien financier à son ancienne colonie. Soutien qui aurait même permis de verser les salaires des fonctionnaires Ivoiriens, fin 2017. Mais les autorités du premier exportateur mondial de cacao sont montées au créneau pour apporter un démenti formel. Les précisions.

Abidjan, 14 février. Amadou Gon Coulibaly, Premier ministre, ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, a formellement rejeté cette information au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’Auditorium de la Primature (les bureaux du Premier ministre). Auditorium qui était bondé de journalistes. Certains étant obligés de rester debout, par manque de sièges libres.

Monsieur Gon Coulibaly a tenu à préciser que son pays a largement les moyens nécessaires au paiement de ses fonctionnaires. Il a même avancé les chiffres de 3.227 milliards de F CFA (environ 5 milliards d’euros) qui constitueraient l’ensemble des ressources intérieures de la Côte d’Ivoire, dont 1.115 milliards de F CFA (1 million 715.000 euros) en guise de masse salariale des fonctionnaires.

Le patron de la Primature a fait par la même occasion étalage des perspectives de développement de la Côte d’Ivoire. Selon lui, le niveau d’endettement de son pays est « acceptable », si l’on le compare à certains pays de la sous-région ouest-africaine. Pays qu’il s’est bien sûr gardé de citer. « Nous avons une bonne gestion de notre endettement. La norme internationale est de 70% », a-t-il dit.

A propos de la corruption, véritable cancer qui plombe les efforts de développement des pays africains notamment, monsieur Gon Coulibaly a laissé entendre que d’importantes reformes ont été mises en place par le gouvernement. Réformes qui auraient permis à son pays d’améliorer ses performances économiques.

Chapelet de promesses et de mesures

S’intéressant cette fois-ci au parc automobile de la Côte d’Ivoire, le chef du gouvernement Ivoirien a tenté de se faire rassurant quant au délicat sujet relatif aux fameux ‘‘gbakas’‘, ces minis-cars de transport en commun. En effet, bon nombre de ces véhicules évoluant dans le secteur informel ne respectent pas les normes environnementales contre la pollution, mais sont une sorte de mal nécessaire pour les populations, compte tenu de leurs coûts de transport très bas.

Amadou Gon Coulibaly a souligné que « contrairement a ce qui se raconte, le gouvernement ne prévoit pas le remplacement des véhicules de transport, notamment les gbakas ». En d’autres termes, ils ne seront pas abandonnés au profit d’autres véhicules.

Mais en même temps, le Premier ministre a évoqué le sujet de la limitation de l‘âge des véhicules importés. Pour lui, elle (cette mesure) conduira au confort et à la sécurité des population, puis au développement d’un marché intérieur pour le montage des véhicules. Mais le problème se pose toujours au niveau des ‘‘gbakas’‘, quand on sait que nombreux parmi eux sont largement dépassés par le temps.

Continuant dans sa logique de promesses, Amadou Gon Coulibaly a fait mention de la vulgarisation de la Couverture maladie universelle en 2019 et de la livraison de 10.000 logements sociaux cette année même.

Le Premier ministre a terminé sa conférence de presse par un clin d‘œil à l’international, annonçant que la Côte d’Ivoire aura recours au marché international. Le but étant le recouvrement de capitaux par le biais du lancement d’un Eurobond. L’annonce officielle de cet Eurobond est prévue dans les jours à venir par le Premier ministre Ivoirien.
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