Les autorités de la République démocratique du Congo n’ont pas attendu longtemps avant de répondre à Nikki Haley. Réponse faite par la voix de Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. Lundi dernier, l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU avait vigoureusement critiqué Joseph Kabila, l’accusant de rester inactif quant à l’avancée de l’enquête sur la mort de deux experts onusiens.
Affaire experts de l'ONU tués en RDC : la réponse de la RDC à Nikki Haley
Lambert Mende (voir photo) mise sur le temps. Pour lui, il faut tout simplement laisser le temps à la justice de son pays pour statuer sur le cas des agents de l’Etat congolais, mis en cause dans cette affaire de double meurtre. Le porte-parole du gouvernement congolais défend à l’occasion son patron, le président Joseph Kabila.
« Le président de la République, qui est à la tête du pouvoir exécutif, n’a pas pour charge de poursuivre. Le président ne peut qu’avoir transmis cette liste à la cour militaire, qui est en train de siéger sans désemparer sur tous les crimes qui ont été commis au Kasaï, y compris les crimes commis contre les deux enquêteurs des Nations unies. », dit-il.
Et Lambert Mende de s’insurger vis-à-vis de ce qu’il qualifie d’impatience :
« Je sais qu’il y a une impatience de la part aussi bien des familles congolaises que des familles américaines ou suédoises, mais le temps de la justice, c’est le temps de la justice. Il faut laisser faire la justice faire son travail et donc je ne comprends pas cette impatience. Il est quasi-certain que (le président Kabila) l’a transmis (e) (la liste de Nikki Haley) aux autorités judiciaires. »
Pour rappel, Nikki Haley révélait ce lundi au Conseil de sécurité de l’ONU avoir remis en main propre une liste contenant les noms des personnes qui seraient impliquées dans le meurtre de l’Américain Michael Sharp et de la Suédoise Zaida Catalan. Ils ont tous deux été tués le 12 mars de l’année dernière dans le Kasaï. La liste a été remise au président Kabila en octobre dernier.
Quant aux autorités congolaises, elles accusent les membres de la très controversée secte Kamuina Nsapu , ennemie jurée du régime Kabila, d‘être derrière le double meurtre. On assiste donc à une sorte de partie de ping-pong entre la RDC et l’ONU. Et la partie n’est pas sur le point de se terminer.