L’Union européenne estime que l’armée camerounaise devrait faire “un usage proportionné de la force” dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du pays, selon un communiqué reçu jeudi par l’AFP.
Cameroun anglophone: l'UE recommande à l'armée un "usage proportionné de la force"
“Le recours à la violence ne peut permettre d’atteindre des objectifs politiques. Il reste essentiel que les forces de sécurité fassent un usage proportionné de la force dans l’exercice de leurs fonctions”, a affirmé Catherine Ray, porte-parole du Service extérieur de l’Union européenne, dans une déclaration publiée sur le site de l’UE au sujet de la situation dans l’Ouest du Cameroun.
Des forces de sécurité y ont été déployées en nombre par Yaoundé il y plusieurs semaines pour contrecarrer les attaques de séparatistes présumés contre les symboles de l’Etat. Vingt-deux policiers et soldats ont été tués depuis le début de la crise, selon un décompte de l’AFP établi sur la base des déclarations officielles.
Les régions du nord-ouest et du sud-ouest, frontalières du Nigeria regroupent les habitants anglophones, soit 20% de la population camerounaise. Elles sont secouées depuis plus d’un an par une profonde crise socio-politique, qui s’est peu à peu muée en conflit armé de basse intensité.
“De nouveaux actes de violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun ont causé la mort d’au moins trois membres des forces de sécurité et de plusieurs civils. De tels actes ne sauraient être acceptés et ne peuvent rester impunis, de même que tout excès de violence à l’encontre de civils”, a indiqué Mme Ray.
L’Union européenne se dit “convaincue que seul un dialogue sincère et constructif, en suivant les voies démocratiques et constitutionnelles, pourra conduire à une sortie durable de la crise tout en préservant l’unité et la paix pour tous les Camerounais”.
La situation sécuritaire dans les zones anglophones du Cameroun s’est considérablement détériorée depuis l’annonce fin janvier de l’extradition de 47 séparatistes arrêtés au Nigeria, dont leur leader Sisiku Ayuk Tabe.
AFP