Les Etats-Unis ont décidé de restreindre les transferts d’armes vers le Soudan du Sud, en raison de la violence endémique qui ravage le pays en guerre depuis décembre 2013, a rapporté vendredi le département d’Etat.
Washington restreint les transferts d'armes au Soudan du Sud
“En réponse à cette violence continue et à la brutalité contre des civils et des humanitaires, les Etats-Unis ont décrété des restrictions sur les transferts d’armes avec le Soudan du Sud”, a expliqué la porte-parole du département d’Etat Heather Nauert dans un communiqué.
Elle a évoqué une crise humanitaire dramatique, avec 1,5 millions de personnes menacées par la famine et déploré la mort d’au moins 95 travailleurs humanitaires depuis le début du conflit.
Deux ans et demi après son indépendance du Soudan en 2011, la jeune nation a plongé dans une guerre civile marquée par des atrocités à caractère ethnique, qui a fait des dizaines de milliers de morts et quelque 4 millions de déplacés.
Le département d’Etat appliquera désormais “une politique de refus, avec des exceptions limitées, d’export de produits et de services de défense au Soudan du Sud, incluant toutes les parties impliquées dans le conflit”.
Mme Nauert a appelé les voisins du Soudan du Sud et d’autres pays à prendre des mesures similaires et encouragé l’Union africaine et l’organisation régionale Igad à envisager des sanctions contre ceux qui sapent les efforts de paix.
“Le message doit être clair — les Etats-Unis, la région et la communauté internationale ne resteront pas les bras croisés tandis que des civils sud-soudanais innocents sont assassinés”, a-t-elle martelé alors que Washington réclame au Conseil de sécurité de l’ONU un embargo sur les armes au Soudan du Sud.
En novembre, les Etats-Unis avaient menacé le gouvernement sud-soudanais de mesures de rétorsion peu après un déplacement de l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies Nikki Haley, le mois précédent, pour sermonner le président Salva Kiir.
Heather Nauert a réitéré les critiques affirmant que “le gouvernement empêche la mission onusienne de maintien de la paix de remplir son mandat”.
AFP