Inspire Middle East : plongée au coeur de l'Art

Maithreyi Seetharaman, d’euronews, présente le tout premier numéro d’Inspire Middle East, notre nouvelle émission consacrée au Moyen-Orient.

Chaque semaine, depuis Abu Dhabi, nous découvrirons ensemble celles et ceux qui inspirent les tendances du moment, celles et ceux dont les aspirations et les innovations orientent le monde des affaires, mais aussi les styles de vie et le monde des arts. En somme, tous ceux qui font battre le cœur du Moyen-Orient et qui façonnent son avenir.

Symbole de ce futur déjà vibrant je vous invite à découvrir la nouvelle icône de la région : le musée du Louvre Abu Dhabi, devenu en quelques mois le nouveau hub culturel et diplomatique de toute une région.

En pénétrant à l’intérieur de l’immense dôme qui chapeaute le musée, imaginé par l’architecte Jean Nouvel, vous êtes aussitôt frappés par son incroyable architecture qui abrite ses premières collections que le monde entier regarde avec fascination.

Une fois à l’intérieur, vous serez étroitement surveillés par les équipes chargées de protéger les trésors minutieusement rassemblés ici pour réaffirmer le caractère universel du Louvre Abu Dhabi.

Sur place, vous vous attendez naturellement à y voir des oeuvres d’art mais c’est toute une muséographie que vous allez découvrir. Avec cette double question : qu’est-ce qui peut relier dans le temps, des cultures et des civilisations sans connections apparentes, et, comment les conservateurs du musée et leurs équipes sont-ils parvenus à trouver une perspective ?

En images. Le Louvre Abu Dhabi, musée parisien version orientale | https://t.co/2mMzZ8gdIW #LouvreAbuDhabi #Louvre MuseeLouvre LouvreAbuDhabi pic.twitter.com/FIJdhVD1pL— France 3 Paris (@France3Paris) 11 novembre 2017

Maithreyi Seetharaman a visité le musée avec Alia, l’assistante du conservateur : une promenade fascinante à travers les civilisations et les empires.

Notre reporter a ressenti dans l’une des salles un parfum de sérénité : dans cet espace, y ont été harmonieusement rassemblées des collections issues de toutes les religions.

Le musée ne saurait fonctionner sans le personnel qui le fait tourner au quotidien, soit près de 400 personnes et 120 administratifs

Beaucoup accueillent les visiteurs et les guident à l’intérieur de leur monde. D’autres, presque invisibles, entretiennent l’édifice pour le rendre immaculé.

C’est grâce à leur attention que l’on peut peux utiliser des écrans pour observer de plus près ces chefs-d’œuvres, et les toucher…virtuellement.

Maithreyi Seetharaman a également rencontré Manuel Rabate, le directeur du musée.

“Nous racontons ici une histoire qui est l’histoire de la création de l’humanité à travers les âges, tout en ayant nos racines à Abu Dhabi aux Emirats Arabes Unis avec ces œuvres d’art. Je travaille avec une équipe d’Emiratis incroyablement ouverte sur le monde, curieuse, qui voyage.Je pense que le Louvre Abu Dhabi est comme un laboratoire. C’est un endroit où quelque chose est en train de se produire entre le local et le mondial”.

Manuel Rabate reconnaît avoir une tendresse particulière pour des statuettes vieilles de plusieurs millénaires : les princesses de Bactriane. Le directeur insiste aussi sur la présence d’un tableau de Mondrian.

“C’était le tout premier jalon de la collection, rappelle-t-il. Mondrian jouait avec la lumière. Jean Nouvel aussi a joué avec la lumière et c’est exactement ce que nous expérimentons dans ce musée. A l’intérieur comme à l’extérieur en travaillant tous ensemble.”

Maithreyi Seetharaman a également conversé avec Noura Al Kaabi, la ministre de la culture et du développement des savoirs aux Emirats Arabes Unis, une actrice clé du projet du Louvre.

Noura Al Kaab confirme la dimension culturelle et diplomatique du musée pour les Emirats Arabes unis. “Nous avions besoin d’un langage universel et mondial. Un projet qui ait un impact, qui résonne, qui puisse parler aux gens”.

Et de préciser : Aujourd’hui, nous vivons des temps difficiles, mais dans cette période difficile, nous voulions créer de l’espoir, créer des opportunités. Donc, comment pouvions-nous lutter pacifiquement ? Eh bien, en ayant une jeunesse éduquée, disposant d’opportunités d’emplois.”

Notre journaliste lui a demandé sa réaction face aux critiques qui disent qu’en construisant un édifice tel que le Louvre, la jeunesse locale sera un peu plus occidentalisée.

“Je dois dire que j’espère que [ceux qui critiquent] visiteront le Louvre”, a indiqué la ministre. “C’est l’un des seuls musées conçus comme des galeries qui se connectent selon les différentes époques, les différentes cultures, les différents types d’art mais qui connectent des valeurs en un même lieu. Donc notre réponse est : nous aidons la jeunesse à s’ouvrir aux idées progressives, dans le respect, afin de lui donner l’opportunité d’appréhender l’art à l’échelle internationale, régionale et locale dans leur propre pays.”

Notre journaliste enchaîne en introduisant un autre thème sur Dubaï cette fois. “L’art, dit-elle, est au cœur de la vie et de la culture au Moyen-Orient mais, reconnaissons-le, ici, aux Emirats Arabes Unis, il n’y a pas d’artistes aussi connus que Banksy. Enfin, pas encore, car une communauté d’artistes underground gagne en influence via les réseaux sociaux.

C’est ce que nous raconte la journaliste Rebecca McLauuglin Duane.

“Dubaï est sans aucun doute l’archétype de la ville moderne et il n’est donc pas surprenant d’y trouver des passionnés d’art sous toutes ses formes”, explique notre collègue. Et c’est dans la rue qu’on en trouve les plus belles traces.

Bienvenue au Dubaï Street Museum : un projet gouvernemental qui va durer cinq ans et dont le but est de mettre en avant les artistes de rue émergents les plus doués du Moyen-Orient et au-delà.

Certains n’y verront qu’une approche artistique très encadrée alors que le graffiti est plus généralement associé aux HLM new-yorkais ou aux voies ferrées londoniennes, mais il s’agit bien d’oeuvres peintes par seize graffeurs différents qui n’ont pas eu peur de prendre de la hauteur…

_“Le défi de ce projet était lié à l’architecture des bâtiments, explique l’artiste Maisoon Al Saleh. u bâtiment sur quatre niveaux et à ses nombreuses courbes. Cela a été très difficile à se faufiler à travers”...

Durant la réalisation de leurs œuvres, Al Saleh et ses pairs ont eu pour mission de promouvoir l’héritage culturel et les traditions de Dubaï. Depuis, les oeuvres créées sont devenues très populaires auprès des habitants et des touristes.

Quant à savoir si d’autres artistes seront invités à imprimer leur marque sur d’autres bâtiments…de toute évidence les jeux sont faits.

“La prochaine phase aura lieu à Dubaï et impliquera des artistes locaux et internationaux. Cela devrait avoir lieu au second semestre”, confirme Shaima Al Suawaid, Project Manager du Dubai Street Museum.

L’un des probables contributeurs du prochain Street Museum sera l’artiste plasticien Saif Chilmiran. C’est l’un des premiers artistes graffeur de la région. Ses œuvres ont déjà été exposées à côté de celles de Banksy. Un pionnier qui a peu à peu permis de faire émerger ce type d’expression artistique.

Street Art is Great sign of culture Branding and awareness #dubai #bastakiy pic.twitter.com/4CnfqjMbnw— Hayat (@Happysecret18) 5 janvier 2018

_“Beaucoup d’anciens, mais pas tous, considèrent les graffitis comme une forme de vandalisme – et les artistes comme des criminels ou des rebelles – alors qu’en réalité ces artistes ont été formés aux beaux arts”, souligne l’artiste Saif Chilmiran.

Tandis que les beaux-arts occupent une place de choix dans les musées nationaux, les artistes underground doivent se souvent contenter des réseaux sociaux pour présenter leur travail. Avec l’espoir d’y être reconnus et de pouvoir vivre de leur art en vendant leurs œuvres parfois estimées à plusieurs centaines de milliers d’euros.

“Les médias sociaux aident vraiment les jeunes artistes dans leur carrière, confirme Saif Chilmiran. Les plate-forme en ligne leur fournissent des galeries virtuelles une pour s’exposer et montrer leurs oeuvres à leurs fans.”_

Le projet de Street Museum de Dubaï devrait durer au moins jusqu’en 2021.
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