Chaude journée en perspective au Kenya où l’opposant Raila Odinga s’apprête à tenir son “inauguration”, bravant ainsi les mises en garde des autorités kényanes. Sur le terrain, à Nairobi, la police a commencé à disperser à coups de gaz lacrymogène les manifestants réunis pour assister à la cérémonie.
Kenya - Investiture de Raila Odinga : manifestants dispersés, médias fermés
Raila Odinga ne démord pas. Pour lui et son parti, la NASA, il reste le seul président démocratiquement élu du Kenya. Annoncé à plusieurs reprises, c’est finalement ce mardi, au parc Uhuru de Nairobi, que l’opposition compte “investir” Raila Odinga comme président de la République.
Candidat à la présidentielle d’août dernier, Raila Odinga a été déclaré perdant par la Commission électorale avant que la Cour suprême n’invalide les résultats de l‘élection pour de nombreuses irrégularités imputées à la Commission électorale. Toutefois, accusant l’organe électoral des mêmes irrégularités, l’opposant kényan a refusé de participer au scrutin réconduit au 26 octobre et remporté à une large majorité par Uhuru Kenyatta.
“La prestation de serment qui va se passer aujourd’hui est légitime sur la base des élections du 8 août. Odinga est celui que nous reconnaissons comme le président et c’est pourquoi nous ne jurons que par lui”, a déclaré Benta Akinyi, coiffeur de 32 ans qui participe à la cérémonie d’investiture.
Médias interrompus
Sauf que, dans les rues de Nairobi, la police n’entend pas laisser prospérer cette cérémonie, considérée comme un acte de défiance contre le gouvernement central. Les forces de sécurité ont déjà commencé à user de gaz lacrymogène pour disperser les milliers de partisans de l’opposition réunis au parc et ses alentours.
Aux premières heures, ce mardi, les fréquences radio et télé de la chaine indépendante Citizen ont été interrompues pour avoir retransmis en direct les manifestations de l’oppositon. “L’Autorité des Communications du Kenya a coupé les stations télévision et la radio Citizen dans la plupart des régions du pays au sujet de la couverture de l’inauguration de la NASA”, a déclaré le site Internet de la chaine.
Lundi, l’association des éditeurs du Kenya a relevé dans un communiqué que les président Uhuru Kenyatta avait menacé de couper les fréquences aux chaînes de télévision qui diffuseraient en direct l‘événement.
Le mois dernier, c’est le procureur général, Githu Muigai, qui avait averti que toute “investiture” équivaudrait à une trahison, soulevant la possibilité d’une arrestation de M. Odinga à haut risque.