Selon un rapport de l’institut Freedom House, basé aux États-Unis, les Gambiens se sentent plus libres aujourd’hui qu‘à l‘époque de l’ancien président Yahya Jammeh.
Les Gambiens « plus libres » aujourd'hui qu'au temps de Yahya Jammeh
Arrestations arbitraires, menaces de mort, intimidations…. À en croire des ONG dont Amnesty International, les 22 ans de règne de Yahya Jammeh ont été marqués par des violations inconditionnelles des droits de l’homme. « Si vous êtes affiliés à des mouvements de défense des droits de l’Homme, je vous préviens que votre sécurité n’est pas garantie. Nous sommes prêts à tuer les saboteurs ! Vous êtes choqués ? Je ne se sacrifierai pas la paix et la sécurité de la Gambie sur l’autel de la liberté d’expression. Si je dois couper des têtes pour nettoyer la société gambienne, je m’exécuterai », disait en 2014, Yahya Jammeh.
Une manière peut-être de se moquer des ONG de défense des droits humains. C’est dire jusqu‘à quel point les Gambiens ont passé les deux dernières décennies dans la hantise de la répression. Un peu comme les peuples des pays occupés par les Nazis pendant la seconde guerre mondiale!
Mais cet épisode noir de l’histoire gambienne est en passe de basculer dans les oubliettes. D’après Freedom House des États-Unis, depuis le départ de Jammeh en 2017, la Gambie qui était considérée comme « pays non-libre » devient aujourd’hui « pays partiellement libre ».
Les Gambiens s’en moqueraient, comme de l’an 40
Et l’institut américain s’appuie sur un certain nombre de paramètres pour justifier son appréciation. Notamment la transparence et la liberté qui ont caractérisé les élections législatives d’avril 2017 perdues lamentablement par l’Alliance patriotique pour la réorientation et la reconstruction (APRR), parti politique de Yahya Jammeh.
Et il y a d’autres indices. Au lendemain de l‘éviction de « His Excellency Sheikh Professor Alhaji Doctor Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh Nasirul Deen Babili Mansa » (surnoms de Yahya), des journalistes activistes exilés sont rentrés au bercail. Des prisonniers politiques sont libérés. Et surtout, fait presque rarissime en Afrique, les ministres déclarent leurs biens.
Battu à la présidentielle du 1er décembre 2016 par Adama Barrow à la tête de l’opposition à l‘époque, Yahya Jammeh va reconnaître pourtant sa défaite avant de revenir sur ses propos et évoquer des irrégularités. La médiation des présidents guinéen et mauritanien pour juguler la crise née de cette contestation échoue. Le 21 janvier 2017, « le dictateur du développement », comme il s’en vantait, finit par quitter le pouvoir et le pays qu’il aura dirigé d’une main de fer pendant 22 ans. Installé en Guinée équatoriale, celui qui avait envoyé Ban Ki-moon « en enfer » apparaît rarement en public.