Mali : Souleylou Boubeye Maiga, nouveau premier ministre

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a nommé Premier ministre l’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maiga, en remplacement d’Abdoulaye Idrissa Maiga qui était en poste depuis avril, selon un décret présidentiel publié samedi.

“Monsieur Soumeylou Boubèye Maiga est nommé Premier ministre”, selon ce décret publié notamment sur le compte twitter de la présidence malienne et lu sur la télévision publique.

Le nouveau chef du gouvernement, né le 8 juin 1954 à Gao (nord), est une figure de la vie politique malienne. Il est considéré comme un proche du président, qui l’avait nommé ministre de la Défense en septembre 2013. Il avait démissionné en mai 2014, après une lourde défaite de l’armée face à la rébellion touareg.

Il a notamment fait des études de journalisme à Dakar et obtenu en France un diplôme d‘études supérieures spécialisées en diplomatie et administration et un diplôme de relations économiques internationales. Il a été journaliste dans des organes maliens.

Selon des observateurs, le chef de l’Etat malien se prépare, avec cette nomination d’un nouveau Premier ministre, pour la campagne présidentielle et cherche une meilleure maîtrise de la situation dans le nord du Mali, marquée par une situation sécuritaire difficile avec notamment des attaques jihadistes.

Soumeylou Boubèye Maiga est le cinquième Premier ministre nommé par le président Keïta, élu en août 2013 pour cinq ans et probable candidat à sa réélection en 2018.

Le nouveau chef du gouvernement malien a notamment servi comme chef des services de renseignements, ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de la présidence. Il dirige un parti membre de la mouvance présidentielle.

Il remplace Abdoulaye Idrissa Maiga qui a présenté sa démission et celle de son gouvernement vendredi.

Abdoulaye Idrissa Maiga était le quatrième Premier ministre du président Keïta, après Oumar Tatam Ly (septembre 2013-mars 2014), Moussa Mara (avril 2014-janvier 2015) et Modibo Keïta (janvier 2015-avril 2017).

Son remplacement a lieu alors que le nord du Mali est en proie à une situation difficile sur le plan de la sécurité.

Cette région était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire française lancée en janvier 2013.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Face à la dégradation de la situation aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, l’organisation régionale G5 Sahel, qui regroupe ces trois pays, ainsi que la Mauritanie et le Tchad, a réactivé en 2017, avec le soutien de la France un projet de force conjointe antijihadiste, initialement lancé en novembre 2015.

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