La plus importante mission onusienne de maintien de la paix au monde sera dirigée dès le 1er février par Leila Zerrougui. De bien difficiles dossiers attendent la diplomate algérienne.
Monusco : la future nouvelle responsable presque sous pression
À partir du 1er février, Maman Sidikou ne sera plus chef de la Monusco, la mission de maintien de la paix en RDC. Le Nigérien sera remplacé par l’Algérienne Leila Zerrougui, ainsi que l’a signifié le 27 décembre dernier le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Préférée au Sénégalais Abdoulaye Bathily, candidat malheureux au poste de président de la commission de l’UA, Leila Zerrougui prendra ses fonctions dans un terrain qui lui est quasiment familier. La diplomate a en effet travaillé comme responsable adjointe de la mission de l’ONU en RDC entre 2008 et 2012 avant d’occuper le poste de Représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés pour les Nations unies.
Des questions sensibles
Née en 1956 à Souk Ahras au nord-est de l’Algérie près de la frontière avec la Tunisie, Leila Zerrougui est une juriste de carrière formée à l‘école nationale d’administration d’Alger. Après avoir servi son pays dans différentes juridictions dont la Cour d’appel de d’Alger et de Blida (1986-1997), elle entame une carrière internationale qui la conduira à l’ONU où elle participera à plusieurs missions dont le Tibet en 2004 et Guantanamo en 2005.
Mais, en prenant ses fonctions de responsable de la Monusco, Leila Zerrougui devra examiner plusieurs dossiers que son prédécesseur aura laissé en suspens. Le cas des violences dans le Kasaï dont on ne parle pas assez. C’est aussi dans ce même contexte de violences que deux experts de l’ONU ont été assassinés en mars dans des circonstances non encore élucidées en raison de plusieurs pesanteurs dont celles venant du gouvernement de la RDC.
L’experte en droits de l’homme devra aussi tout faire pour tirer au clair l’affaire de l’assassinat en début décembre de 14 Casques bleus tanzaniens. Là aussi, elle pourrait se heurter à bien d’obstacles. Imputées aux milices, les violences interminables à l’est de la RDC sont alimentées par des facteurs aussi bien endogènes qu’exogènes, mêlant même des institutions ou des Etats.
Or, le plus grand défi de Leila Zerrougui sera beaucoup plus logistique. Dans un contexte où la Monusco semble dépassée par les événements, la coupe budgétaire votée cette année pourrait entamer l’efficacité de la mission, même si Antonio Guterres plaidait en octobre dernier pour une Monusco plus efficace.