La danse et la musique classique sont populaires en Occident, mais suscitent encore peu d’intérêt en Afrique. Pourtant, il y a de grands talents issus du continent dans ces domaines, et qui méritent que l’on s’intéresse à ce qu’ils font.
Musique classique, ballet : les talents africains
On va commencer par de la musique classique et de l’opéra avec une chanteuse soprano nigériane à la voix exceptionnelle: Omo Bello.
À la base, elle a fait des études de biologie. Et vous imaginez que pour des parents Africains, un enfant qui vous dit qu’elle veut devenir cantatrice, ça surprend un peu, surtout qu’il n’y a pas beaucoup d’Africains dans ce domaine.
Elle a eu la chance d‘être repérée par des chasseurs de talents à Lagos, ce qui lui a permis d’avoir une carrière internationale. Mais au début, ce n‘était pas évident.
“Il y avait des fois où je faisais face à l’incompréhension parce que beaucoup de gens ne comprenaient pas ce que je faisais. Je me souviens qu‘à l’université, lorsque j’invitais mes camarades de classe à mes petits concerts, personne ne voulait venir. Ils disaient ‘Mais quel genre de musique est ce que c’est?’ À cette époque, les gens écoutaient plutôt de l’afrobeat”, se souvient-elle.
Et depuis son succès ne cesse de grandir en Europe et au Nigeria. Ce qui prouve que les gens s’intéressent aussi à la musique classique sur le continent.
“La preuve pour moi que la musique est un langage universel a été l’un des premiers concerts que j’ai fait au Nigeria où les gens qui entendaient l’air d’opéra de Gounod pour la première fois se sont mis à applaudir sans attendre la fin de la chanson. Ils ont commencé à crier et à applaudir, alors qu’en Europe, le public doit attendre jusqu‘à la fin de l’air avant d’applaudir. Pour moi, c‘était la preuve qu’on ne peut pas empêcher l‘émotion que la musique fait ressentir à quelqu’un. La musique est un langage universelle.”
On va passer maintenant à une autre discipline classique, il s’agit du ballet. Ici aussi, ce n’est pas très répandu sur le continent. Pourtant, comme pour la musique classique, il y a des talents et notamment un.
On va se rendre au Kenya, à la découverte d’un jeune danseur, dont le parcours a attiré l’attention des plus grands médias internationaux. Il s’appelle Joel Kioko. Il a grandi dans un quartier pauvre de Nairobi.
Quand il a commencé à apprendre le ballet, ses amis se moquaient de lui parce que ce n‘était pas courant dans le pays et que c‘était considéré comme un “truc de filles”.
Mais à force de persévérance, son talent et sa passion ont fait de lui un des danseurs classiques les plus prometteurs de son pays. Il vient d’obtenir une bourse pour se perfectionner à Londres dans la plus prestigieuse école de danse classique d’Angleterre.
Pour terminer, des photos du photographe suédois Fredrik Lerneryd. Les photos ont été prises à Nairobi au Kenya dans l’un des plus grands bidonvilles d’Afrique. C’est là que se trouve l‘école de ballet de Kibera. Chaque semaine après la classe les élèves enlèvent les tables et les chaises et prennent des cours de danse classique.
Le but, ce n’est pas forcément d’en faire des futurs grands danseurs. Mais plutôt, à travers la danse classique qui nécessite une certaine discipline, leur inculquer des valeurs comme la rigueur et la détermination pour leur permettre d’affronter la vie de tous les jours. Et ça leur change les idées pendant quelques heures.