Le monde reste encore sous le choc après la décision du président américain Donald Trump de délocaliser l’ambassade de son pays en Israël, de Tel-Aviv à Jérusalem. Une annonce qui a muré de son silence, une bonne partie de l’Afrique.
Jérusalem : Desmond Tutu, Somalie, Egypte, Maroc... les réactions africaines à la décision de Trump
La Somalie blâme une décision “dangereuse”
Le gouvernement somalien a dit suivre de très près avec inquiétude les développements après la décision “dangereuse” du président Trump de reconnaître Jérusalem comme ma capitale d’Israël.
“Nous exhortons le gouvernement américain à reconsidérer sérieusement les risques que sa décision pourrait être pour l’avenir du Moyen-Orient et du monde en général”, a déclaré le ministère somalien des Affaires étrangères qui a réaffirmé le soutien de son pays à la lutte de la Palestine pour “ses droits”.
Une sortie courageuse pour ce pays est-africain face à son allié militaire américain. Depuis plusieurs mois, les Etats-Unis mènent des raids aériens pour mettre d‘état de nuire les djihadistes somaliens Al-Shabaab.
“Oser dire à M. Trump qu’il a tort” – Desmond Tutu
En dépit de son fragile état de santé, Desmond Tutu n’a pas manqué de réagir à la situation au Moyen-Orient. L’archevêque sud-africain et héros de la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud, a déploré l’attitude “incendiaire et discriminatoire de Donald Trump” sur la question israélienne, estimant “qu’il est de [notre] responsabilité de dire à M. Trump qu’il a tort.
Egypte et Tunisie : manifestations de soutien à la Palestine
Des milliers de personnes ont manifesté jeudi en Tunisie contre la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et les parlementaires ont appelé à une mobilisation nationale vendredi.
Les députés ont voté un texte demandant aux “pouvoirs arabes et musulmans d’assumer leur responsabilité historique afin que la décision (américaine) ne soit pas mise à exécution”. Mais jusque-là, aucune réaction officielle des autorités tunisiennes.
L’Egypte s’est également opposée au transfert de l’ambassade américaine vers Jérusalem. Plusieurs Egyptiens étaient dans les rues du Caire ce jeudi pour protester leur mécontentement et apporter leur soutien à la cause palestinienne.
Mardi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est un proche allié des Etats-Unis, affirmait par ailleurs que l’intention de Donald Trump de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem risquait de “compliquer” la situation dans la région.
“Profonde préoccupation” du roi marocain
Quelques heures seulement après l’annonce du président Trump, le roi du Maroc Mohammed VI, en tant que président du Comité d’Al-Qods, a adressé un message au président des États-Unis, M. Donald Trump, exprimant sa “profonde préoccupation ainsi que l’inquiétude des habitants des États arabes et musulmans”.
Dans un ton moins ferme, Mohamed VI a d’abord reconnu la “forte volonté et [la] ferme détermination des [Etats-Unis] de relancer le processus de paix entre les parties palestinienne et israélienne”, mais a souligné les risques de froisser le processus de paix au Moyen-Orient.
L’Algérie en appelle à la communauté internationale
Toujours en Afrique du Nord, l’Algérie a lancé un appel en direction de “la nation arabe, la umma islamique, et à la communauté internationale, à se mobiliser pour le respect des droits nationaux des Palestiniens et du statut international de la ville sainte”.
Risques de soulèvement
Depuis le début de la polémique, presque toutes les capitales occidentales se sont désolidarisées de la décision du président américain, craignant une reprise des hostilités entre Israël et la Palestine ; mais aussi, d’une récupération des groupes terroristes dans la région, comme l‘évoquait le chef de l’Etat turc Recep Tayyip Erdogan.
Jeudi, le groupe somalien Al-Shabaab a qualifié la position américaine sur Jérusalem de “preuve d’une escalade de son agression contre l’islam et les musulmans”. Le mouvement islamiste Hamas a pour sa part appelé jeudi à un nouveau soulèvement populaire palestinien.
“On ne peut faire face à la politique sioniste soutenue par les Etats-Unis qu’en lançant une nouvelle intifada”, a déclaré le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans un discours prononcé depuis la bande de Gaza.
Huit pays ont convoqué le Conseil de sécurité des Nations unies pour une réunion d’urgence pour trouver une issue rapide à cette nouvelle crise qui menace le Moyen-Orient.