Le président nigerian devrait se rendre mardi au Biafra. Une région du sud-est où Muhammadu Buhari semble très impopulaire.
Nigeria : le grand défi de Buhari au Biafra
L’annonce de ce voyage a été donnée ce lundi 14 novembre par la présidence nigerianne. «M. le Président visitera deux états du sud-est d’Ebonyi et d’Anambra», a expliqué Garba Shehu, porte-parole de la présidence de la République du Nigeria qui a ajouté que Buhari devrait quitter la capitale Abuja demain mardi matin pour revenir mercredi.
Un séjour de quelque 24 heures qui intervient à l’aube de l‘élection du gouverneur de l’Etat d’Anambra. L’objectif essentiel semble donc d’apporter un important soutien au candidat du All Progressive Congress, parti du président nigerian.
Mais, ce voyage sera beaucoup plus celui d’un défi important. Celui de relever la côte d’un Buhari ostensiblement impopulaire dans cette région qui multiplie ces derniers temps des appels à la sécession.
Les souvenirs de 1967-1970 toujours présents
En raison d’abord des récents événements. En liberté sous caution pour entre autres trahison, le leader du groupe sécessionniste le plus connu de la région, les Indigènes du Biafra (IPOB), Nnamdi Kanu est porté disparu depuis le 14 septembre dernier.
Pour les membres de IPOB, c’est au gouvernement de fournir des explications sur cette disparition. «Nous devons encore savoir où se trouve notre chef.Il (Buahri, Ndlr) n’est pas le type de personne qu’un gouverneur devrait accueillir sur son territoire», a déclaré un porte-parole de l’IPOB dans un communiqué.
Allégations rejetées par le gouvernement qui nie avoir attaqué le domicile de Kanu et qualifie son mouvement de terroriste.
Mais, quelque pertinentes que soient les explications, Muhammadu Buhari est loin d’effacer le souvenir que bien de Biafrais témoins directs ou indirects des événements ont de la guerre du Biafra entre 1967 et 1970 qui coûta la vie à près d’un million de personnes. Guerre à laquelle Muhammadu Buhari participa en tant que soldat aux côtés du gouvernement central.
Une guerre qui, jusqu’ici, alimente le courroux des Igbos (ethnie majoritaire au Biafra) contre Abuja.