République autoproclamée du Somaliland : les secrets d'une stabilité politique

Élections relativement transparentes, bonne gestion de l’aide des pays du Golfe,...La république autoproclamée du Somaliland fait feu de tout bois pour consolider sa stabilité, contrairement à moult pays africains, pourtant reconnus par la Communauté internationale.

Quelque 700 000 citoyens du Somaliland ont rendez-vous ce lundi 13 novembre 2017 avec les urnes. Ils vont désigner le successeur de Ahmed Mohamud Silaanyo. Lui qui s’est abstenu de se représenter ni de modifier la Constitution, moins encore de faire glisser le calendrier électoral.

The presidential candidate for #Waddani party Dr. #Cirro voted.#SomalilandVotes pic.twitter.com/C4KHS2Jv8G— Abdirashid Jeeni (@ajeeni) 13 novembre 2017

Le futur président somalilandais sera choisi parmi trois les trois candidats en lice : Muse Bihi, du parti au pouvoir «Kulmiye» et les candidats d’opposition Abdirahman Iro et Feysal Ali Warabe, candidat malheureux à la précédente présidentielle de 2010.

So what exactly is #SomalilandVotes? Well it's something we've done peacefully four times before, it's when we make our voices heard.

If you truly believe in #Democracy and #SelfDetermination, don't simply appreciate our #DemocraticCredentials, recognise Republic of #Somaliland! pic.twitter.com/07Az9g0Huh— Maxamuud-Aar (@MoHussein) 13 novembre 2017

Contrairement aux voisins du sud qui élisent leur président sur la base d’un système clanique, les Somalilandais élisent le leur au suffrage universel direct. Cerise sur le gâteau cette année, l’introduction du vote biométrique (refusé par beaucoup de régimes en Afrique).

Yes, 13 November 2017, its big day today in #Somaliland, happy election day for all of Sl citizens. CPA_Horn SomalilandVotes pic.twitter.com/IdF4XZMwSW— Maria Gaheir (@MariaGaheir) 13 novembre 2017

En dépit du blocage des réseaux sociaux prévu par la Commission électorale dès la fermeture des bureaux de vote, des observateurs saluent unaninimement des élections relativement transparentes et apaisées. Comme cela a toujours été le cas depuis la sécéssion en 1991 de la Somalie après la chute du dictateur Siad Barre.

Conséquence, l’Etat autoproclamé n’a jamais fait face à des remous politiques ni à quelque coup d’Etat. De Mohamed Ibrahim Egal à Ahmed Mohamud Silaanyo en passant par Dahir Riyale Kahin, le Somaliland a toujours connu des alernances pacifiques et presque démocratiques.

Sur le plan économique, le pays qui ne bébéficie pas de l’aide internationale en raison de la non-reconnaissance par la communauté internationale se contente de l’aide des pays du Golfe. Et plutôt de piller cette maigre aide, les autorités s’efforcent de financer leurs infrastructures à l’image de la modernisation de l’aéroport d’Hargeisa (capitale) financée par le Koweit et l’extension du port de Berbera (la deuxième ville) fnancée par l’Arabie saoudite.

Les mêmes fonds associés à ceux de la diaspora financent aussi des insfrastructures sociales de base telles que les écoles. Si bien qu’aujourd’hui 60% des enfants vont à l‘école.

Un pourcentage qui devrait être revu à la hausse, surtout que l’Etat somalilandais est en plein processus d’application de la gratuité de l’enseignement primaire décretée en 2011.

Vingt-six ans après sa séparation de la Somalie, l’ancien territoire britannique affiche une certaine stabilité politique imputable en grande partie de sa gouvernance.

Le Somaliland semble avoir bien tiré les conséquences de l’amère expérience vécue par beaucoup de pays africains quelques heures après leur indépendance.
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