Anna Simo et Joan Josep Nuet ont peut-être vécu leurs dernières heures de liberté ce mercredi soir. Ces deux députés indépendantistes catalans ont quitté Barcelone pour Madrid, encouragés par des centaines de personnes criant « nous n’avons pas peur ».
Prison requise contre huit membres du gouvernement catalan destitué
Ils sont convoqués ce jeudi par la justice espagnole et pourraient être placés en détention provisoire.
Au total, vingt élus catalans sont poursuivis pour « sédition » et « rébellion » : les 14 membres du gouvernement et les six parlementaires, signataires de la déclaration d’indépendance.
Les députés doivent se présenter devant la Cour suprême, les membres du gouvernement devant l’Audience nationale, une juridiction spécialisée dans les dossiers complexes de ce type.
Alors que le vice-président du gouvernement catalan destitué, Oriol Junqueras, a l’intention de comparaître Carles Puigdemont, le président catalan déchu, refuse de se rendre à Madrid sans garantie d’obtenir « un procès impartial ».
Il a fustigé un « procès politique » conduit « sous les ordres de l’Etat espagnol » dans lequel les peines encourues sont « équivalentes à celles prévues pour des crimes comme l’assassinat et le terrorisme ».
Son avocat Paul Bekaert a demandé à ce qu’il soit interrogé à Bruxelles.
Les élus indépendantistes catalans risquent jusqu‘à 15 ans de prison pour « sédition », et jusqu‘à 30 ans de réclusion pour « rébellion ».
Le parquet espagnol a d’ores et déjà prévenu que les élus qui ne se présenteraient pas à leur convocation seraient arrêtés.
Pour ceux, comme Carles Puigdemont, qui se trouvent à Bruxelles, l’Espagne devra délivrer un mandat d’arrêt européen.
Le départ de Carles Puigdemont et la reprise en main de la région par Madrid commencent à faire émerger les divisions dans le camp indépendantiste.
L’ex-“ministre” des Entreprises du gouvernement catalan, Santi Vila, qui avait démissionné juste avant la déclaration d’indépendance, a déploré « l’ingénuité » de certains de ses anciens collègues, sans citer Carles Puigdemont.
Avec AFP.