Des manifestations entrecoupées de coups de feu se sont déroulées mardi dans la capitale de l‘Érythrée, l’un des pays les plus fermés du monde, a annoncé l’ambassade des États-Unis à Asmara dans un message d’avertissement à ses concitoyens, dont l’AFP a pris connaissance mercredi.
Erythrée : manifestations et coups de feu mardi dans les rues d'Asmara
Peu d‘éléments d’informations étaient disponibles sur les circonstances de cette rare expression de mécontentement dans un pays tenu d’une main de fer par le président Issaias Afeworki, depuis son indépendance de l‘Éthiopie en 1993.
L’ambassade américaine a mis en garde contre “des coups de feu en plusieurs endroits d’Asmara en raison de manifestations” et appelé “les citoyens américains à éviter le centre-ville où les manifestations semblent les plus importantes”.
“Les rues dans le centre-ville pourraient être fermées, et la police continue à maintenir une importance présence”, a précisé l’ambassade.
Une courte vidéo circulant sur les réseaux sociaux et apparemment filmée dans les rues d’Asmara, montre des gens qui s’enfuient en courant alors qu‘éclatent plusieurs coups de feu.
Sur son compte Twitter, le ministre érythréen de l’Information, Yemane Gebremeskel, a parlé d’une “petite manifestation par une école à Asmara”, qui a été “dispersée sans qu’il y ait eu de victimes”.
Selon les sites Awate et Asmarino, opposés au pouvoir en place à Asmara, et dont les informations n’ont pu être confirmées de manière indépendante, l’incident serait lié au projet du gouvernement de transformer toutes les écoles du pays en écoles publiques.
La direction d’une école privée islamique aurait refusé d’adhérer à ce projet et au moins un de ses membres aurait été arrêté, ce qui aurait poussé les écoliers à manifester mardi dans les rues d’Asmara, selon ces sources.
Contacté mercredi par l’AFP, le représentant permanent de l‘Érythrée auprès de l’Union africaine à Addis Abeba, a refusé de faire le moindre commentaire.
Le régime érythréen est un des plus répressifs au monde. En juin 2016, une commission d’enquête de l’ONU l’avait accusé de crimes contre l’humanité à grande échelle.
L‘Érythrée, un des pays les plus pauvres du continent africain, figure systématiquement dans les dernières places des classements internationaux en matière de libertés politiques, d’expression ou droits de l’homme fondamentaux.
L‘Érythrée a chassé les troupes éthiopiennes de son territoire en 1991, après trois décennies de guerre, et proclamé son indépendance en 1993. Une nouvelle guerre l’a opposée à l’Éthiopie de 1998 à 2000.
AFP