Des heurts ont opposé des étudiants à des policiers mercredi au Gabon à la périphérie de la capitale, Libreville, a-t-on appris de sources concordantes.
Gabon/frais universitaires : heurts entre policiers et étudiants
Des “échauffourées” ont opposé forces de l’ordre et étudiants mardi matin à l’Université des sciences et de la santé d’Owendo, commune limitrophe de Libreville, a indiqué une source ministérielle à l’AFP.
“Il y a eu des échanges de coups, des pare-brise brisés, des blessés, des arrestations, mais au final tout le monde a été relâché”, a indiqué à l’AFP Ephrem Okouboungou, un porte-parole du mouvement estudiantin de contestation.
Selon des sources concordantes, un leader étudiant a été amené à l’hôpital à la suite des affrontements.
Les étudiants protestent contre l’augmentation des frais universitaires dans toutes les universités et grandes écoles publiques du Gabon, où l’année universitaire dans le public n’a pas encore commencé.
En juin, la ministre de l’enseignement supérieur, Denise Mekam’ne Edzidzi, avait rendu public un arrêté multipliant par cinq les frais universitaires – de 9.000 francs CFA annuel à 50.000 francs CFA (de 13,5 à 76 euros).
Contestée par les étudiants, la mesure a été annulée en septembre par le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, Guy Bertrand Mapangou, qui a proposé 35.000 francs CFA (53,36 euros) de frais d’inscription et d‘écolage.
La décision ne passe toujours pas auprès de certains leaders estudiantins qui continuent les protestations entamées début septembre.
“Il faut expliquer le bien-fondé de l’augmentation des frais”, a indiqué une source ministérielle. “L’idée c’est que cela permettra d’améliorer les conditions de vie des étudiants”, ajoute cette même source en précisant que les étudiants pourront par exemple bénéficier de la wifi gratuite 24 heures sur 24.
Les étudiants se plaignent souvent des conditions d’apprentissage (retard de paiement des bourses, classes surchargées, programmes inachevés, grèves récurrentes, restaurant universitaire fermé) et nombre d’entre eux restent sceptiques sur les annonces gouvernementales.
Le Gabon, qui fait face à une crise économique en conséquencee de la chute du prix du baril de pétrole, a publié un budget à la baisse pour 2018.
Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) est depuis lundi en visite au Gabon afin d‘évaluer la situation économique du pays qui a bénéficié d’un crédit du Fonds en juin.
AFP