Angola : dates-clés de la présidence dos Santos

Rappel des grandes dates du régime de José Eduardo dos Santos, qui doit quitter ses fonctions, à l’issue des élections générales du 23 août, après 38 années au pouvoir.

Dos Santos au pouvoir

Le 20 septembre 1979, après le décès de son mentor Agostinho Neto, José Eduardo dos Santos est investi chef de l’etat par le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA).

Depuis 1975, après le retrait précipité des Portugais, le pays a sombré dans la guerre et les rivalités entre le MPLA (pro-soviétique), l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) et le Front national de libération de l’Angola (FNLA), pro-occidentaux.

L’Afrique du Sud de l’apartheid a envoyé des troupes pour soutenir l’Unita contre le MPLA, lui-même aidé par un contingent cubain. Le retrait des forces sud-africaines s’achève en 1988. Les derniers soldats cubains ne quittent le pays qu’en 1991.

Reprise de la guerre

En mai 1991, le traité de Bicesse (Portugal), prévoyant des élections, est signé entre M. dos Santos et le chef de l’Unita Jonas Savimbi.

Le premier tour d’un scrutin multipartite, en septembre 1992, est remporté par le MPLA. L’Unita conteste les résultats et le second tour est annulé en raison de la reprise de la guerre.

De janvier à mars 1993, les combats pour la prise de Huambo (centre) par l’Unita font 12.000 morts. Selon l’ONU, 25.000 personnes ont été tuées en 1993 à Kuito (centre).

Le 20 novembre 1994, de nouveaux accords sont signés à Lusaka (Zambie), qui prévoient le désarmement de l’Unita et sa participation au gouvernement. En 1997, les députés de l’Unita prennent leurs fonctions et un gouvernement d’unité est formé, mais la guerre civile reprend l’année suivante.

Le 22 février 2002, Jonas Savimbi est tué au combat. Le 4 avril, un accord de cessez-le-feu est signé pour mettre fin à la guerre qui a fait au moins 500.000 morts.

Le 5 septembre 2008, le MPLA remporte une écrasante victoire aux législatives.

Quatre ans plus tard, l’ex-parti unique réitère son succès en recueillant 71,8% des voix. Le 26 septembre 2012, José Eduardo dos Santos est réinvesti chef de l’Etat.

Contestation et répression

En 2011, plusieurs appels à manifester sont lancés par des jeunes pour demander le départ du président ainsi que de meilleures conditions de vie. Les manifestations sont systématiquement interdites et réprimées.

Les ONG, telles Amnesty International ou la FIDH (Fédération internationale des droits de l’Homme), dénoncent les violences et persécutions à l‘égard des opposants, ainsi que les pressions sur les journalistes et militants des droits de l’Homme. 

Le 26 juin 2015, une quinzaine de militants, dont le rappeur Luaty Beirao, sont arrêtés à Luanda, accusés de vouloir renverser le chef de l’Etat. Au total, 17 jeunes, tous membres du Mouvement révolutionnaire de l’Angola, seront condamnés en 2016 à des peines de 2 à 8 ans de prison avant d‘être amnistiés.

En juin 2016, la nomination d’Isabel dos Santos, la richissime fille du président, à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, suscite les critiques des adversaires du chef de l’Etat, qui l’accusent de s‘être enrichie grâce à la position de son père.

Fin d’un règne

Le 3 février, dos Santos confirme qu’il ne briguera pas de nouveau mandat aux élections d’août et désigne pour lui succéder un de ses fidèles, Joao Lourenço, à l‘époque ministre de la Défense. 

Le 20 juillet, il rentre à Luanda après un séjour de deux semaines en Espagne qui a alimenté les rumeurs sur son état de santé.
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