Le souvenir des violences électorales de 2007 continue de hanter les Kényans. A moins d’une semaine des élections générales, des habitants de Nairobi ont commencé à fuir la capitale.
Élections au Kenya : par crainte de violences, des Kényans fuient la capitale
Leurs points de chute, Kakamega, Mumias, Bungoma, dans l’extrême-ouest du Kenya, à la frontière avec l’Ouganda. Depuis quelques jours, les cars de transport ne désemplissent pas dans les quartiers de Kawangware, de Kibera ou encore de Mathare. Les habitants de ces quartiers populaires de Nairobi, vont se réfugier loin de la bouillonnante capitale.
Il faut dire qu’ils ont encore du mal à oublier les douloureux événements de 2007, lorsque quelque 1 100 personnes ont été tuées lors des violences postélectorales. Principales victimes, les populations de bidonvilles, notamment Kawangware.
Au Kenya, où les choix politiques s’opèrent généralement selon la fibre ethnique et tribale, les populations craignent de replonger dans les violences. En 2007, rappelle Le Monde, “les membres de la tribu luhya (13 % de la population du pays, soit le deuxième groupe ethnique du Kenya) et partisans du principal opposant Raila Ondinga avaient été attaqués en nombre” par des milices kikuyu, l’ethnie du président Uhuru Kenyatta.
Mais ces départs, qualifiés d’exode par la presse kényane ne sont pas conséquences, du reste pour les politiques qui voient s’effriter une partie de leur électorat. De leur côté, les populations doivent casser la tirelire pour s’octroyer des ticket de plus en plus chers. Les risques d’accident sont également élevés, les chauffeurs se précipitant pour effectuer le maximum de tour.
Le 8 août, les Kényans sont invités à élire un président, des gouverneurs, sénateurs, élus locaux et représentantes des femmes à l’assemblée. Après une campagne acrimonieuse, l‘élection présidentielle, réédition du duel de 2013, s’annonce serrée entre le sortant Uhuru Kenyatta et son rival Raila Odinga.