Le président du Niger, Mahamadou Issoufou, s’est inquiété de la démographie galopante dans son pays, Etat très pauvre qui détient le plus fort taux de natalité au monde avec 7,6 enfants par femme.
Niger : le président Issoufou inquiet d'une démographie galopante
“Au rythme actuel, la population de notre pays doublerait en moins de 18 ans et pourrait atteindre plus de 40 millions en 2035 et environ 75 millions en 2050. Le bon sens nous commande de réfléchir dès à présent à ces horizons”, a prévenu le président mercredi soir dans un message à l’occasion du 57ème anniversaire de l’indépendance du Niger.
La croissance démographique du Niger est une des plus fortes au monde (3,9 % par an), selon les statistiques officielles. Un niveau que ce pays, abonné aux sécheresses et aux crises de malnutrition, ne pourra pas supporter.
“Si nous n’arrivons pas à éduquer, former, soigner notre jeunesse et à lui offrir des opportunités d’emploi”, elle “sera un handicap, pire, une menace (pour) la cohésion sociale et la prospérité”, a mis en garde M. Issoufou.
“Il faudra agir dès maintenant”, a-t-il lancé, expliquant que son gouvernement mise notamment sur “la fin des mariages et naissances précoces”, “la scolarisation” et “la formation des jeunes filles” pour espérer infléchir la courbe démographique.
Les statistiques sur les unions forcées ou arrangées au Niger sont alarmantes : 30 % des filles sont mariées avant l‘âge de 15 ans et 75 % avant 18 ans, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Ces mariages interrompent généralement la scolarisation des filles.
Début mars, le président du Niger avait déjà exposé devant une délégation de l’ONU à Niamey le “véritable défi” que son pays doit relever pour assurer sa “transition démographique”. “Si vous demandez aux femmes (nigériennes) le nombre d’enfants qu’elles désirent, elles disent : + en moyenne neuf + et les hommes : + onze +”, a relevé le président Issoufou.
Le Niger tente depuis des décennies de maîtriser sa fécondité galopante, provoquant la colère des islamistes radicaux, qui assimilent la contraception à “une oeuvre satanique de l’Occident”. Les moeurs pro-natalistes, bien ancrées dans les mentalités, plombent également les efforts des autorités. Le taux national de contraception est seulement de 12%, selon le ministère de la Population.
AFP