De nouvelles cellules de prison qui se libèrent en République démocratique du Congo. Une vingtaine de prisonniers se sont évadés ce vendredi de la prison centrale de Bukavu, dans l’est du pays.
RD Congo : trois morts dans l'évasion d'une prison à Bukavu
Un premier bilan communiqué par le maire de la ville Philémon Yogolelo et la ministre provinciale de la Justice Pascaline Siuzike Baserage faisait cas d’un mort et de quatre blessés. “Les prisonniers ont profité de l’arrivée de leurs avocats pour créer un mouvement de panique. Mais ce que nous déplorons, c’est le lancement d’une grenade de type chinois”, a-t-il expliqué.
Vers 13h30 (11H30 GMT) des coups de feu ont été entendus en provenance de la prison centrale de Bukavu provoquant la panique et l’arrêt des activités dans la ville, selon plusieurs témoins et le correspondant local de l’AFP.
Le capitaine Dieudonné Kasereka, l’un des porte-parole de l’armée dans la région expliquait plus tôt dans l’après-midi que “deux militaires burundais en détention ont jeté de l’intérieur une grenade qui a détruit le portail de la prison”. La question qui se pose est de savoir d’où venait ces grenades, de l’intérieur ou de l’extérieur. Une énigme que tentent de résoudre les forces de police.
Pour l’heure, une vingtaine de détenus sont toujours dans la nature, tandis que
la police a réussi à en récupérer trois. Mais, pour Jean Chrysostome Kijana, président de la société civile du Sud-Kivu, le vrai bilan de cette attaque pourrait être plus élevé.
Depuis plusieurs mois, les prisons congolaises sont devenues des passoires. Le 9 juin, à Béni, dans la province voisine du Nord-Kivu, plus de 900 prisonniers s‘étaient évadés après une attaque lancée par des inconnus, selon les autorités.
Plus tôt, le 17 mai, ce sont quelque 4 000 détenus de la prison de Makala, à Kinshasa, qui s‘étaient évaporés dans la nature. Pour la majorité des attaques, le gouvernement lorgne du côté de la secte politico-religieuse, Bundu Dia Kongo, dont le chef Me Nsemi s’est lui-aussi évadé le 17 mai.
Ces différentes attaques et évasions interviennent alors que la RDC est minée par une crise politique liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat s’est achevé le 20 décembre dernier. Dans le même temps, les violences entre groupes armés qui sévissent dans l’Est du pays depuis plus de 20 ans, ont connu une recrudescence ces derniers mois.