Pour le Danemark, réduire le taux de naissance en Afrique freinera l'immigration en Europe

La natalité en Afrique n’a pas fini de faire parler les occidentaux. Après les propos controversés du président français Emmanuel Macron au sommet du G20 sur la question, le Danemark y a fait un flash-back.

Lors d’un sommet sur le planning familial à Londres, la semaine dernière, la ministre danoise de la Coopération et du Développement Ulla Tørnæs, a promis un engagement de 91 millions de couronnes (15 millions de dollars) pour soutenir les politiques de contraception en Afrique.

Si le Danemark a longtemps été salué pour son aide constante au contrôle des naissances dans les pays en voie de développement, la ministre Ulla Tørnæs a néanmoins reconnu que cette “stérilisation symbolique” promue par le Danemark n’est pas qu‘à des fins altruistes. En effet, en filigrane, réside la prépondérante question de l’immigration des Africains vers l’Europe.

“Pour limiter la pression migratoire sur l’Europe, une partie de la solution est de réduire la croissance démographique très élevée dans de nombreux pays africains”, a déclaré la ministre danoise dans un communiqué de presse dans le cadre du sommet, ajoutant que la politique étrangère et la sécurité danoise était tributaire de la réduction de la population africaine.

Héritage colonial

Selon le site américain Foreign Policy, le sentiment anti-migrant a augmenté autant que le nombre de demandeurs d’asile au Danemark. Le nombre de demandeurs d’asile est passé de 14 792 en 2014 à 21 316 en 2015 selon les statistiques du ministère danois de l’Immigration, de l’Intégration et du Logement, sur une population totale de 5,7 millions d’habitants.

Malgré tout, la ministre Ulla Tørnæs est restée fidèle aux traditionnels arguments pour la contraception : la perspective du développement, la liberté pour les femmes de disposer de leur corps.

À l’occasion du sommet du G20 les 7 et 8 juillet, le président français Emmanuel Macron y avait opposé un tout autre argument. Répondant aux questions d’un journaliste ivoirien sur l’aide au développement consentie par la France, Emmanuel Macron avait répondu : “Quand des pays ont encore aujourd’hui sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien”, a-t-il dit, évoquant des “problèmes civilisationnels”.

Des propos qui avaient suscité l’ire de nombreux Africains sur les réseaux sociaux ou via des tribunes. Certains ont rappelé l’héritage colonial de la France qui se poursuit notamment par la présence de l‘Église catholique qui s’est toujours opposé à la contraception, favorisant les taux élevés de natalité et les fléaux comme le VIH Sida sur l’ensemble du continent.
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