Les coûts exhorbitants des élections au Kenya

Le 8 août 2017, les Kényans sont appelés à désigner leur nouveau président et autres élus locaux. Si les affiches des candidats s’annoncent serrées, un autre pan de ces élections suscite la curiosité, le coût global.

Un milliard de dollars. Voici ce que pourrait coûter au total l‘élection présidentielle au Kenya, informe le site Quartz. Dans un rapport publié il y a peu, le Trésor national du pays a déclaré que la préparation et l‘élection en elle-même coûteront 49,9 milliards de shillings (480 millions de dollars).

La plus grande partie de ce budget est consacrée à la Commission électorale, qui utilisera près de 43 milliards de shillings (413,2 millions de dollars) pour embaucher du personnel, procurer des documents électoraux, mener des exercices d‘éducation électorale, en plus de collecter et transmettre des résultats.

Quatre milliards de shillings supplémentaires seront également consacrés à l’amélioration de la sécurité dans les comtés et les zones frontalières – où persiste la menace djihadiste -, faciliteront l’acquisition des cartes d’identité nationales et assureront la coexistence pacifique pendant et après les élections. Le pouvoir judiciaire, le renseignement national et la présidence pourraient eux-aussi engloutir des millions de dollars en financement direct ou indirect.

Mais ce n’est pas tout. La présidentielle kényane a aussi coûté aux contribuables beaucoup d’argent par rapport à d’autres pays africains. Pour chacun des 19,6 millions d‘électeurs, le gouvernement kényan a dépensé 25,40 dollars. Un coût bien supérieur à celui du Rwanda où seulement un dollar a été dépensé par électeur, pour la présidentielle du 4 août qui pèsera au total 6,5 millions de dollars.

Les élections de 2016 au Ghana, où 15,7 millions d‘électeurs ont été enregistrés, le gouvernement n’a dépensé que 12 dollars par électeur, tandis que la Tanzanie, un pays avec une population plus importante et plus d‘électeurs que le Kenya, a dépensé 300 millions de dollars de moins que le Kenya lors de ses élections de 2015.

A côté de cela, il faut aussi compter les fonds engagés pour la campagne électorale de chaque candidat dont une bonne partie est prise en charge par le gouvernement. Pourtant, les candidats ne font pas dans la dentelle. Par exemple, certains dépensent des milliers de dollars à louer des hélicoptères toutes les heures pour atteindre des villes éloignées et des zones rurales beaucoup plus rapidement.

Diverses tentatives visant à réglementer le financement de la campagne au Kenya ont échoué dans le passé.
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