La petite délinquance objet d’exécution extrajudiciaire au Rwanda. “Tous les voleurs doivent être tués : Exécutions extrajudiciaires dans l’ouest du Rwanda”, le rapport publié ce jeudi par l’ONG Human Rights Watch accable les forces de sécurité étatiques, accusées d’avoir exécuté au moins 37 personnes soupçonnées de petite délinquance.
Rwanda - "Tous les petits voleurs doivent être tués" : le rapport accablant de HWR contre les forces de sécurité
Les victimes, pour la plupart accusées d’avoir commis divers vols, par exemple de bananes, d’une vache ou d’une moto, ou encore de faire du trafic de marijuana, d’avoir franchi illégalement la frontière depuis la République démocratique du Congo, ont été exécutées par l’armée, la police et des unités de sécurité auxiliaires, parfois avec l’aide des autorités civiles locales, détaille le rapport de 40 pages.
La situation est d’autant plus alarmante que les délinquants incriminés ne font l’objet d’aucune procédure régulière pour établir leur culpabilité ou pour les traduire en justice ; bien au contraire, ils font face à la justice populaire.
Ces violences, documentées dans la province de l’ouest du Rwanda, notamment dans les districts de Rubavu et de Rutsiro depuis avril 2016, feraient partie “d’une stratégie plus vaste pour répandre la peur, faire respecter l’ordre et dissuader de toute résistance aux ordres ou aux politiques du gouvernement” à la veille de la présidentielle du 4 août, a déclaré Human Rights Watch.
“Le recours à des meurtres dans la lutte contre la petite délinquance et les délits ne consolide pas l’État de droit, mais ne fait qu’aggraver le climat de peur. Les autorités rwandaises devraient faire cesser immédiatement ces meurtres et traduire les responsables en justice”, a recommandé Daniel Bekele, directeur senior de plaidoyer auprès de la division Afrique de Human Rights Watch.
Début juillet, c’est l’ONG Amnesty International qui alertait sur le climat de peur de règne au Rwanda, à la veille de la présidentielle. Dans son rapport, l’ONG avait exhorté le gouvernement à faire cesser les attaques contre l’opposition, les médias et les défenseurs des droits de l’Homme afin de favoriser le débat politique.