Le président zambien Edgar Lungu a sollicité mercredi soir l’instauration de l‘état d’urgence après une série d’incendies criminels, dont l’un a ravagé mardi le grand marché de Lusaka, destinés selon lui à déstabiliser politiquement le pays.
Zambie : le président Lungu sollicite l'instauration de l'état d'urgence
“Il ne fait aucun doute que ceux qui ont perpétré ces actes irresponsables veulent rendre le pays ingouvernable”, a déclaré M. Lungu lors d’un discours radiotélévisé.
“En tant que président de la Nation, il est de ma responsabilité de répondre de façon adéquate pour contrer ce chaos planifié, je ne tolèrerai pas cette anarchie”, a-t-il poursuivi en invoquant l’article 31 de la Constitution sur l‘état d’urgence.
Cette décision, qui doit être soumise rapidement au Parlement pour approbation, intervient après plusieurs mois de fortes tensions entre le gouvernement et l’opposition, qui dénonce la dérive autoritaire du chef de l’Etat zambien.
Ces crispations ont débuté en avril avec l’incarcération du chef du principal parti d’opposition, Hakainde Hichilema, accusé d’avoir tenté d’entraver le passage du convoi présidentiel.
Poursuivi pour trahison, un crime passible de la peine de mort, M. Hichilema est toujours incarcéré dans une prison de haute sécurité de l’extrême nord du pays.
Opposant historique en Zambie, battu cinq fois à la présidentielle, M. Hichilema refuse catégoriquement de reconnaître la courte victoire de M. Lungu à l‘élection d’août 2016 en arguant de fraudes, malgré sa validation par la Cour constitutionnelle.
Le mois dernier, une cinquantaine de députés de son Parti uni pour le développement national (UNPD) ont par ailleurs été temporairment suspendus pour avoir, comme leur chef, contesté la victoire du chef de l’Etat.