Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son aval pour l’envoi d’une force dans le Sahel pour lutter contre groupes djihadistes. La résolution a été adoptée à l’unanimité à New-York ce mercredi.
L'ONU d'accord pour l'envoi d'une force au Sahel
Les Etats-Unis étaient le seul obstacle au texte. Mais, après un accord entre Paris et Washington la veille du vote, l’adoption de la résolution pour le déploiement d’une force anti-djihadiste dans la région du Sahel ne faisait aucun doute. Le texte porté par la France est donc passé comme lettre à la poste ce mercredi à New-York. La résolution a, en effet, été adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU au grand bonheur de l’ambassadeur de la France aux Nations unies. « La France salue de l’adoption à l’unanimité de la résolution 2359. Par ce texte important, à plusieurs égards, un texte fondateur, le Conseil exprime son plein appui à la force conjointe mise en place par le Sahel G5 afin de lutter contre la menace terroriste à laquelle ils font face et qui ne connaît pas de frontières. », s’est réjoui François Delattre, à l’issue du vote du texte.
La résolution encourage également les pays à fournir un soutien à cette force qui viendra en renfort des éléments déjà déployés par les cinq pays qui composent le G5 Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. l’Union européenne a déjà engagé 56 millions de dollars. De quoi donner une nouvelle dimension à la lutte contre la montée de l’extrémisme djihadiste dans la région du Sahel. Une victoire pour les pays du G5 Sahel et surtout la France qui a déjà engagé environ 4 000 soldats dans le cadre de l’opération Barkhane et qui se sent quelque impuissante dans son combat contre les groupes djihadistes. Car depuis son engagement en 2013, les troupes françaises au Sahel éprouvent d‘énormes difficultés à venir à bout des islamistes qui sèment la terreur notamment dans le nord du Mali et qui, depuis plusieurs mois, ont prolongé leurs tentacules dans les pays voisins.
Les raisons de la réticence de Washington
L’inquiétude suscitée par la multiplication des attaques djihadistes, a d’ailleurs poussé l’année dernière, les pays du Sahel à s’organiser et proposer la mise sur pied d’unités spécialement formées d’une centaine de soldats chacune. Celles-ci étaient supposées être déployées dans des zones où les groupes djihadistes sévissent. Mais, les États-Unis avaient estimé que cela ne justifiait aucunement une résolution de l’ONU, encore moins l’aide de la communauté internationale pour le financement de la force. Une position qui n’a rien de surprenant si l’on sait que Washington plaide pour la réduction du financement des opérations de maintien de la paix de l’ONU dont elle est la plus grande contributrice. Les Etats-Unis participent, en effet, à hauteur de 28,5 % dans le budget de maintien de la paix estimé à 7,9 milliards de dollars. Il a fallu donc modifier le premier texte pour éviter qu’ils ne posent leur veto sur l’adoption de la résolution.