RD Congo : une application pour rendre justice aux victimes de viol

L’organisation Médecins pour les droits de l’homme (PHR, acronyme en anglais) vient de trouver une parade pour obtenir justice pour les victimes de violences sexuelles, mais également pour documenter des données qui pourraient aider à punir les crimes de guerre en République démocratique du Congo.

MediCapt, c’est le nom de l’application développée par l’organisation Médecins pour les droits de l’homme. Actuellement en essai sur le terrain, l’application permet aux médecins d’enregistrer numériquement les résultats des examens médicaux et de photographier les blessures des victimes, de les stocker en ligne et de les envoyer directement aux agents de loi et aux avocats.

Une aubaine pour un pays où de nombreuses zones en conflit restent difficiles d’accès pour les agents de l‘État, les organismes internationaux, et même les agents de santé.

Dans les faits, PHR, organisme basé aux États-Unis, espère que son application permettra d’identifier les auteurs de violences sexuelles et d‘ôter à la RDC – pays où le viol a longtemps été utilisé comme arme de guerre – sa triste étiquette de “capitale du viol au monde”.

Au-delà, la plateforme peut également être utilisée pour détecter les violences de masse et les crimes contre l’humanité et fournir des preuves aux enquêteurs sur les crimes de guerre, selon PHR.

“Elle (l’application) a le pouvoir d‘être utilisée comme un système d’alerte précoce ou un outil de réponse rapide, car les données pourraient montrer des modèles d’abus et de violence”, a déclaré Karen Naimer, directrice du programme. L’outil pourrait en effet aider les procureurs à cartographier les tendances ou les zones attaquées, les victimes ciblées, les langues parlées et l’uniforme porté par les assaillants, a déclaré Naimer à la Fondation Thomson Reuters.

À la veille de la Journée internationale pour l‘élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, cette application peut s’avérer une lueur pour les victimes de violences sexuelles. Mais il demeure le tabou que refusent de briser les victimes de viol qui craignent une marginalisation de leur entourage.
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