L’Union africaine a fait part de son inquiétude face à la tension provoquée par la résurgence d’un différend territorial entre Djibouti et l‘Érythrée à la suite du retrait de soldats du Qatar déployés dans le secteur disputé entre les deux voisins de la Corne de l’Afrique.
L'Union africaine inquiète du regain de tension entre Djibouti et l'Érythrée
Dans un communiqué Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’UA, a appelé “calme et à la retenue” après une accusation de Djibouti selon laquelle l‘Érythrée a profité du retrait du contingent du Qatar pour occuper la partie de territoire revendiquée par les deux pays à leur frontière.
Le retrait annoncé mercredi par le Qatar fait suite à la crise qui a éclaté entre le petit émirat gazier du Golfe et l’Arabie Saoudite et ses alliés qui l’accusent de soutenir le “terrorisme” islamiste. Le Qatar qui rejette ces accusations n’a pas précisé de combien de soldats sa force d’observation déployée en 2010 entre l’Érythrée et Djibouti est formée.
Djibouti comme l‘Érythrée entretiennent de bonnes relations avec l’Arabie et ses alliés des Émirats arabes unis et ont pris leur parti dans le conflit avec le Qatar.
Jeudi, le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahmoud Ali Youssouf a accusé Asmara de “déployer ses forces” dans la région de Doumeira disputée entre les deux pays sur la mer Rouge.
“Djibouti est un pays pacifique et nous donnons la priorité aux solutions diplomatiques”, avait ajouté le ministre lors d’une conférence de presse télévisée. “Mais, avait-il ajouté, si l‘Érythrée persiste dans sa recherche de solutions militaires, Djibouti est prêt à cette éventualité”.
L’Erythrée n’a pour l’instant pas réagi à ces déclarations.
Les deux voisins entretiennent des relations très différentes avec les puissances extérieures. Djibouti abrite des bases militaires françaises et américaines et la Chine en construit une à son tour sur le petit territoire.
L‘Érythrée en revanche est largement considérée comme un État paria tandis que le port de Djibouti sert de débouché aux importations et exportations de l’Ethiopie, grand ennemi régional de l’Erythrée.
Les relations entre les deux pays de la Corne de l’Afrique s‘étaient tendues après une incursion en avril 2008 de troupes érythréennes vers Ras Doumeira, promontoire stratégique surplombant l’entrée de la mer Rouge au nord de la capitale, Djibouti. Les deux pays s‘étaient opposés à deux reprises en 1996 et 1999 pour cette zone.
L‘Érythrée et Djibouti avaient signé en juin 2010 un accord sous les auspices du Qatar pour résoudre par un accord négocié leur conflit territorial et des soldats qataris avaient été déployés dans les zones disputées dans l’attente d’un accord final entre Djibouti et Asmara.