Plus de 150.000 enfants sont privés ou ont un accès réduit à l’école en raison des violences au Kasaï, région du centre de la République démocratique du Congo, secouée par une rébellion depuis septembre 2016, selon l’Unicef.
Violences au Kasaï : 150 000 enfants privés de scolarité
“Des attaques ont endommagé 639 écoles primaires et secondaires dans le Grand Kasaï” où “de nombreuses écoles servent aujourd’hui de lieu d’hébergement de fortune pour les déplacés”, écrit le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) dans un communiqué publié vendredi.
“Certaines infrastructures scolaires sont occupées par les milices ou des forces combattantes. Face à la violence, les enseignants hésitent à se rendre dans leurs écoles”, ajoute le texte.
Au Kasaï, selon la même source, plus d’un enfant sur dix en âge d’aller à l‘école a vu sa scolarité interrompue d’une manière plus ou moins longue en raison des violences.
“Plusieurs écoles de la région ne sont plus opérationnelles depuis plus de 100 jours”, souligne l’Unicef indiquant avoir besoin de 40,2 millions de dollars pour sa réponse d’urgence dans le Grand Kasaï.
“Une génération entière risque d’être sacrifiée si rien n’est fait pour apporter une assistance en éducation en situation d’urgence”, a prévenu Tajudeen Oyewale, un chef de l’Unicef en RDC.
Depuis septembre 2016, la région du Kasaï est secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août lors d’une opération militaire après s‘être révolté contre les autorités de Kinshasa.
Ces violences qui impliquent miliciens, soldats et policiers ont fait plusieurs centaines des morts – dont deux enquêteurs de l’ONU en mars – et causé le déplacement de 1,3 million de personnes.
Avant même le déclenchement des violences, les provinces du Kasaï étaient parmi les plus pauvres de la RDC. Au cours des derniers mois, les conflits dans la région ont exacerbé cette situation.
En mai, l’Unicef avait prévenu que près de 400.000 enfants congolais risquaient d‘être touchés par une malnutrition sévère dans le Kasaï en raison de ce conflit meurtrier.
AFP