Le monde consterné après l'annonce de Donald Trump

“Triste journée”, décision “funeste”, “gravement erronée” : les réactions étrangères à l’annonce par Donald Trump de la sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat étaient unanimement négatives jeudi soir.

ONU

Le porte-parole des Nations unies a évoqué une “grande déception”.

Le secrétaire général Antonio Guterres “fait confiance aux villes, aux Etats et aux entreprises aux Etats-Unis pour continuer – avec d’autres pays – (...) à œuvrer en faveur d’une croissance économique durable et à faible émission de carbone qui créera emplois de qualité et marchés et assurera la prospérité au 21e siècle“, a précisé le porte-parole Stéphane Dujarric.

Union européenne

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a jugé “gravement erronée” la décision du président américain.

Le monde “peut continuer à compter sur l’Europe” pour diriger la lutte contre le réchauffement climatique, a réagi le commissaire européen à l’Action pour le climat, Miguel Arias Canete.

France

Pour le président français Emmanuel Macron, M. Trump a “commis une faute pour l’avenir de notre planète“, car “il n’y a pas de planète B“. S’adressant en anglais aux Américains, M. Macron les a appelés à “rendre sa grandeur à notre planète” (“Make our planet great again”), paraphrasant le slogan de campagne de Donald Trump.

“A tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés que la décision du président des Etats-Unis a déçus“, le chef de l’Etat français a assuré qu’ils trouveraient “dans la France une seconde patrie”.

“Nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux, en aucun cas“, a-t-il prévenu, appelant “l’ensemble des pays signataires” de l’accord de Paris “à ne rien céder”.

Son prédécesseur François Hollande a estimé que malgré le retrait américain, “ce qui s’est produit à Paris est irréversible“. “Donald Trump a pris une décision funeste pour les Etats-Unis, mais qui n’empêchera pas le monde d’avancer dans sa lutte raisonnée et volontaire contre le réchauffement climatique“, a-t-il ajouté.

La maire de Paris Anne Hidalgo a décidé que l’Hôtel de ville serait éclairé en vert jeudi soir pour “marquer la désapprobation” de la capitale française.

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont “confirmé leur engagement commun et résolu pour mettre en œuvre l’accord de Paris“ sur le climat, lors d’une conversation téléphonique, a-t-on appris auprès de la présidence française. Ils ont également manifesté leur volonté de “le défendre sur la scène internationale”, a-t-on précisé de même source.

Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel a dit “regretter” la décision du président américain.

Le retrait des Etats-Unis va “nuire” aux monde entier, ont estimé dans un communiqué conjoint sept membres sociaux-démocrates du gouvernement de coalition allemand, parmi lesquels les ministres des Affaires étrangères Sigmar Gabriel et de l’Economie Brigitte Zypries.

Royaume-Uni

La Première ministre britannique Theresa May a déclaré jeudi au téléphone au président américain Donald Trump que l’accord de Paris sur le climat protège “la prospérité et la sécurité des générations futures”, a indiqué Downing Street.

“L’accord de Paris fournit le cadre global approprié pour protéger la prospérité et la sécurité des générations futures, tout en assurant l’accessibilité de l‘énergie pour nos citoyens et nos entreprises“, a dit Mme May à M. Trump.

Belgique

Le gouvernement belge a estimé que la décision américaine était “irresponsable” et “portait atteinte à la parole donnée”.

Italie

Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni a affirmé qu’il ne fallait pas “reculer” par rapport à l’Accord de Paris.

Danemark

Le Premier ministre danois Lars Lokke Rasmussen a estimé que ce jeudi était une “triste journée pour le monde. Le Danemark est prêt à “poursuivre la bataille pour le climat pour sauver les générations futures“, a-t-il dit.

Pays-Bas

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré “regretter la décision” américaine. “Sans la participation des Etats-Unis, il sera plus difficile d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris, mais le reste du monde va continuer à appliquer cet accord“, a-t-il déclaré.

Canada

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a fait part au président américain Donald Trump de “sa déception” lors d’un entretien téléphonique. M. Trudeau a “affirmé la volonté soutenue du Canada de travailler à l‘échelle internationale en vue de lutter contre le changement climatique“, selon une retranscription de la conversation entre les dirigeants.

“Nous sommes profondément déçus que le gouvernement fédéral des Etats-Unis ait décidé de se retirer de l’Accord de Paris“, a ajouté Justin Trudeau dans un communiqué.

Brésil

Le Brésil a manifesté sa “profonde préoccupation et sa déception” face à la décision des Etats-Unis, par la voix de son ministre des Affaires étrangères. La chancellerie brésilienne s’est déclarée “inquiète de l’impact négatif d’une telle décision”, tout en rappelant que “le combat contre le changement climatique est un processus irréversible, inarrêtable et compatible avec la croissance économique“.

Argentine

Le gouvernement argentin a annoncé “regretter profondément” la décision du président Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat.

“Cette décision a un impact non seulement sur l’efficacité de cet accord en tant qu’instrument de réponse face à la menace mondiale du changement climatique, mais aussi sur l’esprit de solidarité et de coopération démontré par les parties à cette convention phare des Nations unies sur le changement climatique“, a affirmé le ministère argentin des Affaires étrangères dans un communiqué.

Mexique

Malgré la décision américaine, le Mexique continuera à “encourager la coopération internationale, sans restriction, pour que l’accord de Paris s’applique en totalité“, ont déclaré les ministères mexicains des Affaires étrangères et de l’Environnement dans un communiqué commun.

Le changement climatique “est un fait établi basé sur des preuves scientifiques”, insiste ce texte, “et agir pour freiner ce changement climatique est un impératif moral”.

Îles Fidji

Le combat contre le réchauffement climatique continuera, malgré la décision “malheureuse” des Etats-Unis. Le Premier ministre fidjien Voreqe Bainimarama, qui présidera les négociations lors de la COP 23 en Allemagne cette année, a qualifié la décision américaine de “profondément décevante”.

“Si la perte du leadership américain est malheureuse, le combat est loin d‘être terminé”, a-t-il ajouté : “En tant que président de la prochaine COP, je réaffirme que je ferai tout mon possible pour forger une grande coalition qui fera perdurer l‘élan constaté depuis l’accord de Paris. Et je suis convaincu que le gouvernement américain va finalement rejoindre le combat car les preuves scientifiques de l’influence de l’homme sur le changement climatique sont maintenant bien connues“.

Australie

Le ministre de l’Environnement et de l’Energie australien, Josh Frydenberg, a assuré que son pays respectera ses engagements dans le cadre de l’accord de Paris: “*Je persiste à penser qu’il s’agit d’un accord tout à fait sensé. Même sans les Etats-Unis, 70% des émissions mondiales restent concernées par cet accord_”.

Nouvelle Zélande

La plupart des déclarations du président Trump sur le climat sont tout simplement inexactes, a réagi la ministre néo-zélandaise du changement climatique, Paula Bennett : “Tant de choses qu’il a dites sont fausses ! Ça ne coûtera pas plus aux Etats-Unis qu’aux autres d‘être dans l’accord de Paris, et le changement climatique et ce que nous devons faire face à lui peut créer des emplois, pas en supprimer“.

Etats-Unis

L’ancien président Barack Obama a regretté jeudi la décision de son successeur Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, qu’il avait signé, mais affirmé que cette décision n’entraverait pas les progrès écologiques dans le reste du monde.

Dans un communiqué, le démocrate a rappelé que l’accord n’avait pu voir le jour, en 2015, que grâce au “leadership américain sur la scène mondiale”. Or, selon lui, “le secteur privé a déjà choisi un avenir à faible carbone”.

“Et pour les pays qui se sont engagés dans cet avenir, l’accord de Paris a ouvert les vannes pour que les entreprises, les scientifiques et les ingénieurs déclenchent des investissements et innovations de hautes technologies et faibles en carbone à une échelle sans précédent“, a argué Barack Obama.

“Les pays qui restent dans l’accord de Paris seront ceux qui en récolteront les bénéfices en termes d’emplois et de secteurs d’activité créés“, a affirmé l’ancien dirigeant américain.

“J’estime que les Etats-Unis devraient se trouver à l’avant-garde. Mais même en l’absence de leadership américain ; même si cette administration se joint à une petite poignée de pays qui rejettent l’avenir ; je suis certain que nos Etats, villes et entreprises seront à la hauteur et en feront encore plus pour protéger notre planète pour les générations futures“, a-t-il conclu.

Avec agence (AFP)
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