Jean Ping, rival du président gabonais Ali Bongo Ondimba, a demandé vendredi une “médiation internationale” pour “rétablir la vérité” du scrutin présidentiel de 2016, continuant de refuser tout dialogue avec son adversaire qu’il qualifie de “monstre”.
Gabon : Ping veut une "médiation internationale" contre Bongo
“Je lance un appel solennel à la communauté internationale pour une médiation en vue de rétablir la vérité du scrutin du 27 août 2016 que j’ai remporté”, a déclaré M. Ping devant la presse.
“Je dis bien une médiation, et non un dialogue avec Ali Bongo”, a ajouté M. Ping, qui souhaite “assurer les conditions d’une passation pacifique du pouvoir”.
M. Ping s’est exprimé alors que le “dialogue politique” pouvoir-opposition, initié par le président Bongo après sa réélection contestée, vient de se terminer par de timides propositions de réformes institutionnelles.
M. Ping, qui a boycotté ce “dialogue”, a pris la parole alors qu’il semble de plus en plus isolé : deux poids lourds politiques, qui l’avaient rallié juste avant le scrutin d’août 2016, l’ont appelé à accepter la main tendue du pouvoir.
L’ex-Premier ministre Casimir Oye Mba a ainsi souhaité que MM. Ping et Bongo “se dépassent” afin d’aller vers un “déblocage” de la situation politique.
Mardi, Guy Nzouba Ndama, président de l’Assemblée pendant 20 ans jusqu‘à sa démission en mars 2016, a souhaité dans un entretien à RFI que les deux camps “trouvent un facilitateur” pour “se regarder les yeux dans les yeux”.
“Je refuse de dialoguer avec ce monstre pour la mémoire de nos morts”, a répondu M. Ping.
L’annonce début septembre de la réélection de M. Bongo avait provoqué des violences rares (manifestations, répressions, pillages, incendie de l’Assemblée…) dans ce petit pays pétrolier d’environ 1,8 million d’habitants. Plusieurs personnes avaient été tuées.
M. Bongo a été élu en 2009 après la mort de son père, l’ex-président Omar Bongo, dont Jean Ping, 74 ans, a été plusieurs fois ministre.
AFP