Côte d'Ivoire - Femua 10 : sur scène, le reggaeman Tiken Jah Fakoly contre un 3e mandat en Afrique

Connu pour être un artiste engagé, le reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly n’a pas dérogé à sa réputation. Sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo qui tenait sa 10e édition, ce week-end, l’artiste a évoqué des sujets d’actualité en Afrique : le nombre de mandats présidentiels et l’immigration.

Les dirigeants africains doivent éviter les changements de Constitution pour s’arroger un troisième mandat, a-t-il lancé aux milliers de jeunes rassemblés Place Papa Wemba, qui accueillait le festival à Anoumabo, quartier populaire d’Abidjan, la capitale ivoirienne.

Mais là où le prix RFI Découvertes Afrique 2000 s‘étalera le plus, c’est sur l’immigration des jeunes. Pour le natif d’Odienné (Nord-Ouest de la Côte d’Ivoire, Ndlr), c’est aux jeunes de bâtir l’Afrique, “continent où tout reste à faire”.

“Si nos ancêtres étaient tous partis qui allait combattre l’esclavage, si nos parents étaient tous allés, qui allait combattre la colonisation”, a-t-il demandé. Puis d’ajouter “on a besoin de vous ici. Arrêtez d’aller vous suicider dans l’Océan en voulant aller aider l’occident à se développer…”

Malgré tout, l’artiste qui chantait en 2007 “Ouvrez les frontières” reste un chantre de la réciprocité sur la question de l’immigration. “On ne peut pas accepter que le monde vienne en Afrique où ils veulent quand ils veulent prendre ce qu’ils veulent et demander à la jeunesse africaine de rester. Nous disons que c’est une injustice qui est trop flagrante”, a-t-il fait remarquer.

Tiken Jah Fakoly fait partie des artistes ivoiriens dont les textes provoquent des secousses dans l’exécutif. Depuis le début des troubles socio-politiques en Côte d’Ivoire entre la fin des années 90 et la décennie 2000, l’artiste se veut le porteur d’une parole de résistance et de critiques face à la classe politique. La sortie officielle de son prochain album, “3e dose”, est annoncée pour cette semaine.

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