Le Parlement kényan pourrait être dissous dans les jours ou mois à venir s’il ne met pas en vigueur la loi garantissant une hausse du nombre de parlementaires femmes.
Kenya : le Parlement pourrait être dissous si le nombre de femmes parlementaires n'augmente pas
La promotion du genre est très prise au sérieux dans le pays. La Constitution, entrée en vigueur en 2010, requiert qu’au moins un tiers des parlementaires soient de sexe féminin.
Toutefois, l’application d’une telle mesure doit passer par ‘‘un parlement dominé par les hommes’‘.
Quatre organisations de défense des droits humains ont donc décidé d’en appeler à la justice pour forcer le Parlement à adopter semblable législation avant les élections générales d’août 2017, arguant que le pays courrait le risque d’une crise constitutionnelle.
Selon le juge John Mativo de la Haute Cour de Nairobi, en échouant à adopter une telle loi, le Parlement s‘était montré coupable d’une ‘‘violation grossière’‘ de la Constitution.
« Le Parlement a l’obligation constitutionnelle d’adopter la législation requise, et son incapacité à le faire dans la période stipulée est à mes yeux inacceptable et une violation évidente de son devoir constitutionnel », a-t-il déclaré, selon une copie du jugement que s’est procurée l’AFP.
« Si le Parlement échoue à adopter ladite législation pendant ladite période de 60 jours à compter de la date de ce jugement, les requérants ou toute autre personne aura la possibilité de déposer une requête auprès du président de la Cour suprême pour conseiller au président (de la République) de dissoudre le Parlement », a-t-il ajouté.
Victor Kamu, un avocat pour la Commission nationale kényane des droits de l’Homme, qui est l’un des requérants, a salué le jugement. ‘‘La Constitution (…) a été mise en œuvre, elle a été ramenée à la vie par ce jugement et nous, le peuple, nous nous voyons rappeler que c’est la Constitution à laquelle nous aspirons tous’‘, a-t-il déclaré à la presse après le jugement.