Les autorités maliennes continuent les négociations avec les groupes armés et l’opposition qui ont exprimé leur refus de participer à la “Conférence d’entente nationale”, présentée comme un jalon essentiel pour la réconciliation au Mali.
Mali : le gouvernement veut éviter l'échec de la Conférence d'entente
Le gouvernement dos au mur, quelques heures avant l’ouverture des discussions de la rencontre convoquée ce lundi, 26 mars : il lui faut de toute urgence convaincre toutes les parties prenantes de la classe politique et du conflit pour que sa “Conférence d’entente nationale” respecte l’esprit dans lequel elle a été conçue. Depuis l’annonce du début des travaux cependant, rien ne semble gagné. Dans une déclaration commune vendredi, l’ex-rébellion à dominante touareg de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et les groupes armés pro-gouvernementaux réunis au sein de la Plateforme, ont annoncé refuser de participer à cette conférence prévue par l’accord de paix d’Alger de mai-juin 2015, dénonçant notamment un « manque de concertation et d’inclusivité ».
Les partis politiques de l’opposition ont également annoncé vendredi qu’ils n’y prendraient pas part. « La gouvernance catastrophique actuelle doit être inscrite à l’ordre du jour. On ne peut pas organiser une rencontre aussi sérieuse à la hâte », a notamment expliqué à l’AFP un de leurs porte-parole, Iba Ndiaye.
La conférence doit « permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit » dans le nord du Mali et adopter une « charte pour la paix, l’unité et la réconciliation », avait expliqué le président Ibrahim Boubacar Keïta, lors de ses vœux du Nouvel An.
Un membre de la médiation internationale a fait état « de pourparlers pour que tout le monde soit au rendez-vous » à l’ouverture de la rencontre lundi, évoquant un espoir « mesuré ».
Les tractations se sont poursuivies jusqu‘à tard dans la nuit de samedi à dimanche.
Samedi soir, un des mouvements de la Plateforme est revenu sur son refus et indiqué qu’il participerait finalement à la conférence, sans préciser le motif de ce revirement.
Les mouvements de la CMA sont restés sur leur position, mais « les discussions se poursuivent », a affirmé un de ses responsables.
Parmi leurs revendications, les ex-rebelles réclament que la conférence, dont la clôture est prévue le 2 avril, dure « plusieurs semaines pour traiter tous les problèmes », a indiqué un autre responsable de la CMA, Oumar Ag Mohamed.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda, initialement alliés aux rebelles touareg qu’ils avaient finis par évincer. Les djihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit.
Le pays est toujours le théâtre d’attaques djihadistes et de tensions intercommunautaires, alors que l’accord d’Alger peine à être mis en œuvre.
Avec AFP