Les Sénégalais craignent une victoire de Marine Le Pen

Les élections présidentielles françaises ont toujours suscité un grand intérêt dans les pays francophones d’Afrique. Et celle de cette année ne déroge pas à la règle. Au Sénégal, on s’inquiète surtout de la percée de la candidate du Front national Marine Le Pen.

Au centre des débats de la présidentielle française, dont le premier tour est prévu le 23 avril prochain, une probable victoire de Marine Le Pen. Une issue qui fait peur sur le continent sur le continent africain, notamment dans les pays francophone. À Dakar, la capitale du Sénégal, par exemple, les positions radicales de la candidate du Front nationale, qualifiée de xénophobe, sur l’immigration ne sont que porteuses d’inquiétudes et incertitudes. « Je vois qu’elle fait un peu d’effort pour rendre son discours “consommable”, entre guillemets, pour les Africains. Mais, n’empêche, on a des craintes quand même, par rapport à ce qu’elle dit sur l’immigration », s’inquiète Alassane Ndiah, un habitant de Dakar.

L’alerte Trump

Pour étayer son inquiétude, cet archiviste prend l’exemple des récents épisodes de rapatriement d’une centaine de Sénégalais vivant au Etats-Unis, victimes de la politique migratoire de nouveau président Donald Trump qui a partage les mêmes idées que Marine Le Pen. « Quand vous voyez ce qui se passe aux Etats-Unis par exemple : avec l‘élection de Donald Trump, on a des Sénégalais qui sont en train d‘être rapatriés. Ah oui, ça a commencé. Donc, là aussi, on est inquiet pour nos compatriotes qui sont en France, qui sont des sans-papiers et qui ne sont pas en règle avec la législation française. Quelque part, si Marine Le Pen passe, est-ce qu’il n’y aura pas l’effet de rapatriement de Sénégalais qui ne sont pas en règle ? C’est une crainte », poursuit Alassane Ndiath.

L’inquiétude des étudiants

Une autre catégorie de Sénégalais qui risque d‘être affectés par une probable élection de la candidate du Front national à l‘élection présidentielle française, ce sont les étudiants. D’autant que la France est le premier pays d’accueil des étudiants sénégalais au monde au-delà des universités nationales. Selon les chiffres dévoilés par les autorités de l‘établissement Campus France, chargé de la valorisation et de la promotion à l‘étranger du système d’enseignement supérieur et de formation professionnelle français, la France a accueilli 8 975 étudiants sénégalais lors de l’année académique 2015-2016. Un chiffre qui devrait atteindre 5 505 867 en 2035, selon les projections de Campus France. Mais une élection de Marine Le Pen pourrait bouleverser cette donne, de quoi inquiéter les futurs candidats. « J’aimerais aller étudier en France mais si Marine Le Pen gagne, ça ne va pas trop me faciliter la tâche quoi, je ne pense pas », craint Saliou Guèye, étudiant à Dakar.

Des craintes partagées par une bonne majorité des Sénégalais. Ici, comme dans la plupart des pays africains francophones, le vœu le cher à propos de cette présidentielle française est : tout sauf Marine Le Pen à l‘Élysée.
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