Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy, chef de la confrérie musulmane des tidianes, une des plus importantes du Sénégal, est décédé à l‘âge de 91 ans.
Sénégal : décès du chef de la confrérie tidiane
Musulmans à 95%, les Sénégalais suivent un islam sunnite dominé localement par d’importantes confréries soufies, essentiellement celles des tidianes, des mourides, des qadres et des layènes.
Le défunt “khalife général” (calife) des tidianes, également appelé “Al-Makhtoum” (“Le mystique”), a été inhumé dans la nuit de mercredi à jeudi à Tivaouane, un fief de la confrérie à environ 90 km à l’est de Dakar, ont indiqué plusieurs médias dont l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle) et le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil.
Signe de son importance, plusieurs autorités et institutions ont bouleversé leur programme. L’Assemblée nationale, où la séance de questions au Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et à son gouvernement a été reportée, tandis que le président Macky Sall était attendu à Tivaouane “pour présenter ses condoléances”, selon un communiqué officiel.
Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy était le guide spirituel des tidianes depuis décembre 2012, ayant succédé à son frère Serigne Mouhamadou Mansour Sy. Suivant la tradition, le nouveau khalife général est son frère cadet, Serigne Abdou Aziz Sy dit “Al-Amine” (“L’honnête”), jusqu’alors porte-parole de la confrérie.
Depuis l’annonce du décès, des milliers de fidèles ont commencé à affluer à Tivaouane pour lui rendre hommage, d’après les médias.
Selon Le Soleil, Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy était né le 29 décembre 1925 à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, comme son père, Babacar Sy, qui fut aussi guide spirituel des tidianes.
Dans un portrait diffusé en 2008, l’APS le présentait comme “un guide spirituel qui s’est affranchi du conservatisme, propre à l’islam au Sénégal, pour s’efforcer de se donner une identité propre à lui, celle d’un homme d’ouverture”.
Il a notamment été opposant à Léopold Sédar Senghor, qui fut le premier président du Sénégal indépendant (1960-1980) puis son ambassadeur au Caire auprès de l’Egypte et de la Syrie. Il fut aussi responsable associatif. Il avait également investi dans l’agriculture (arachides, tomates) et dans la cimenterie, d’après l’APS.