L’Ouganda a reconnu mercredi que ses forces de sécurité ont tué plus de 100 personnes lors d’un assaut contre le palais d’un chef tribal en novembre 2016, mais rejette les accusations parues dans le dernier rapport de Human Rights Watch.
Ouganda : plus de 100 morts dans l'assaut contre le palais d'un chef tribal en 2016 (HRW)
Plus de 155 personnes, dont 15 enfants, ont été tuées pendant les affrontements entre les forces de sécurité ougandaises et les gardes d’un souverain local dans l’ouest du pays fin novembre 2016, a rapporté mercredi Human Rights Watch dans un rapport.
Ce bilan, établi au terme d’une enquête menée en janvier et février par l’organisation de défense des droits de l’Homme qui a interviewé 95 proches de victimes, responsables religieux, sécuritaires et administratifs locaux, est bien supérieur à celui du gouvernement ougandais qui fait état de 103 morts.
Ce que dément formellement le porte-parole du gouvernement ougandais Ofwono Opondo qui a rejeté les conclusions du rapport dans un communiqué, estimant qu’il “manque de profondeur”, et dénué de toute réalité.
Selon lui, le rapport publié n’a pas pris en compte les morts et les blessés causés par les miliciens sur les forces de l’ordre et les civils ces dernières années.
Les 26 et 27 novembre 2016 à Kasese à l’Ouest du pays, la police et l’armée ougandaises avaient dans une opération conjointe, assiégé puis donné l’assaut du palais du Roi du Rwenzururu, Charles Wesley Mumbere, défendu par des gardes armés uniquement de machettes, selon HRW.
Selon les autorités ougandaises, ces gardes formaient une milice liée à un mouvement prônant la création d’une “République de Yiira” sur la zone frontalière entre l’ouest de l’Ouganda et une partie du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.
Un groupe de législateurs ougandais a demandé à la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête pour crimes contre l’humanité commis par les forces de sécurités ougandaises. Une demande qui rejoint celle du HRW appelle dans son rapport à une enquête internationale indépendante.