Au Liberia, de petits entrepreneurs ont retrouvé le sourire depuis la mise en service, en décembre, d’une unité de la centrale hydro-électrique de Mount Coffee, près de Monrovia, qui avait été détruite durant la guerre civile.
Liberia: la restauration d'un barrage contribue au développement économique des PME-PMI
Eva Kollie est propriétaire d’une boulangerie dans une banlieue de Monrovia au Liberia. Depuis la mise en service d’une unité de la centrale hydro-électrique de Mount Coffee, la jeune femme de 32 ans affirme faire de grosses économies.
Elle a pu baisser ses coûts de productions de près de 70 %, et aujourd’hui, elle arrive facilement à faire tourner sa boulangerie, qui approvisionne environ 200 ménages dans son quartier.
Avant, lorsque nous devions brancher une machine, c’est à dire pratiquement tous les jours, cela nous coûtait entre 14 et 19 euros pour faire tourner le groupe électrogène. Aujourd’hui, une semaine de courant nous coûte environ 45 euros. Cela revient bien moins cher et ça aide mon entreprise. Explique t-elle.
Une activité comme beaucoup d’autres, stimulées grâce à la mise en service d’une des 4 turbines de la centrale hydro-électrique en décembre 2016.
Détruit pendant la guerre civile qui a secoué le pays entre 1989 et 2003, le barrage a été reconstruit à partir de 2010 notamment grâce à des financements américains et européens, pour près de 336 millions d’euros.
Ian Yhap est président du Conseil d’administration de la Compagnie publique d‘électricité du Liberia (LEC).
Cela a été un véritable défi à mettre en place, parce que le réseau électrique n‘était pas prêt. Nous avons réussi à surmonter ces problèmes et nous avons commencé à distribuer le courant.
Avec cette turbine, le pays a vu sa production en électricité multipliée par deux. Mais, la plupart des infrastructures sont endommagées et les coupures de courant restent fréquentes, sans compter les branchements frauduleux qui absorbent près de 40 % de la production nationale.
Autant de défis à relever par la Liberia Electricity Corporation, qui ne relie à son réseau que 2 % des habitants. Mais, la compagnie nationale d‘électricité espère atteindre “au moins 100.000 abonnés” avant la fin de l’année.
Avant le lancement du projet de Mount Coffee, il était question “de 44.000 clients connectés, mais en réalité, il n’y en avait que 15.000”, soit deux tiers de raccordements clandestins, précise le président du Conseil d’administration de la LEC.