À Maiduguri, dans l‘État du Borno, au Nord-Est du Nigeria, un établissement scolaire, la Future Prowess Islamique Foundation School, réunit sous un même toit orphelins de combattants de Boko Haram et d’autres victimes civiles et militaires.
À l'école des victimes de Boko Haram
C’est une école bien particulière à Maiduguri, dans le Nord-Est du Nigeria. La Future Prowess Islamique Foundation School redonne espoir aux enfants victimes de la guerre contre Boko Haram. Créé en 2007, l‘établissement accueille près de 540 élèves aussi bien des orphelins de djihadistes que d’enfants de civils et soldats tués par les islamistes à qui il offre l’opportunité d’une bonne éducation dans l’esprit de la tolérance. « Il y a ceux dont les parents sont de Boko Haram, nous avons ceux qui sont peut-être si riches et sont morts. L’un d’entre eux était un commissaire sous le gouvernement de l‘époque qui entretenait des liens avec Boko Haram. Il a été arrêté dans sa ferme, alors qu’il a dit qu’il n’avait rien à voir avec cela. Mais il a été abattu par les agents de sécurité. Et ses enfants maintenant ? Personne ne va prendre soin de ses enfants et si nous les laissons rester dans la communauté, ils seront stigmatisés », soutient Suleiman Aliyu, directeur de l‘établissement.
Plus de 10 000 écoles endommagées ou détruites par Boko Haram
C’est cette barrière de la stigmatisation que veut justement briser la Future Prowess Islamique Foundation School. Dans cette école, les enfants sont éduqués à la tolérance et au pardon. Les enseignants tentent de leur apporter un soutien au-delà de l‘éducation classique qu’ils reçoivent, en partie en arabe. Et l‘établissement compte beaucoup sur les bonnes volontés pour survivre et atteindre ses objectifs. « Je pense que c’est très important, pour moi personnellement, de venir aider l‘école dans ces domaines : l’orientation et le conseil et les activités physiques. Je sais que quand quelqu’un est traumatisé, en particulier les enfants. Ils ne seront pas en mesure d’apprendre correctement et d’interagir avec leurs amis et collègues ou dans la société en général. Et vous savez qu’ils ont beaucoup de problèmes particulièrement, des besoins de base tels que la nourriture, abris et vêtements, etc », explique Ahmed Mumunni, un enseignant de l‘école.
Selon le ministère de l‘Éducation de l‘État de Borno, plus de 1000 écoles ont été endommagées ou détruites par Boko Haram, alors que plus de 20 000 enseignants ont dû perdre leur emploi.