Côte d'ivoire : Retour au calme à Adiaké

Les soldats des Forces spéciales ivoiriennes qui s‘étaient mutiné mardi dans leur base d’Adiaké, à 90 km à l’est d’Abidjan, pour réclamer des primes, ont mis fin jeudi à leur mouvement, a indiqué à l’AFP un haut gradé de l’armée ayant requis l’anonymat.

“Nous nous sommes parlés entre soldats. Ils ont compris et regrettent de s’être laissé emporter. Ils ont présenté leurs excuses aux autorités (...) d’Adiaké et aux populations pour tous les désagréments causés” a affirmé cet officier supérieur.

Interrogé sur les informations faisant état de la satisfaction des revendications des mutins, l’officier a répondu: “c’est faux!”.

“Il n’y a pas eu besoin d’accord, encore moins secret. Il n’y a eu aucune négociation avec le gouvernement” a poursuivi ce gradé ayant pris part aux discussions entamées mercredi entre la hiérarchie militaire et les mutins.

De son côté, une source au ministère ivoirien de la Défense, a affirmé que “tout a été géré entre les mutins et leurs premiers responsables, le colonel Lassina Doumbia (commandant des Forces spéciales) ainsi que le chef d‘état-major de l’armée, le général Sékou Touré”.

Le calme était revenu jeudi matin dans la ville d’Adiaké, où commerces et écoles ont rouvert.

“On respire ce matin. Depuis ce jeudi 15H00 (locales et GMT), les tirs ont cessé (...) Les élèves ont repris le chemin de l‘école. Je crois que les activités vont reprendre. Nous sommes très contents. J’ai même fait un tour en ville les gens commencent à vaquer à leurs occupations”, a raconté un habitant.

Les Forces spéciales sont une unité d‘élite de l’armée directement impliquées dans la sécurité proche du président ivoirien Alassane Ouattara.

Début janvier, la Côte d’Ivoire a été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes.

En satisfaisant à leurs revendications, via le versement de primes à 8.500 de ces membres de l’ex-rébellion ivoirienne ayant contrôlé le nord du pays entre 2002 et 2011, les autorités avaient provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord financier, qui s‘étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).

Les autorités avaient ramené le calme en promettant “d’améliorer les conditions de vie” de toutes les forces de sécurité.

La Côte d’Ivoire a lancé en 2016 une ambitieuse loi de programmation militaire jusqu’en 2020, qui prévoit la modernisation et des achats d‘équipements pour 1,2 milliard d’euros et une refonte des effectifs.
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