Les fortes inondations de ce mardi à Kinshasa dues à des pluies diluviennes ont fini par livrer leur premier bilan. “Le bilan provisoire est de deux personnes tuées”, a déclaré en fin d’après-midi à l’AFP, Thérèse Olenga, porte-parole du gouvernement de la ville-province de Kinshasa.
Au moins deux morts dans les inondations à Kinshasa ; les autorités accusées
Un bilan qui sera actualisé ce mercredi après une réunion du gouvernement provincial avec les maires des diverses communes de Kinshasa. Mais déjà, dans la kinoise, les craintes s’aiguisent tant Kinshasa a longtemps fait les frais des pluies torrentielles. Fin 2015, ce sont plusieurs dizaines de personnes qui en sont mortes.
Des drames pour lesquels les autorités sont mises au banc des accusés. “Les autorités nous ont abandonnés”, déplorait dans la matinée Albert Isemongo dont les meubles ont été englouties dans les crues provoquées par les pluies de ce mardi.
Pour lui, il n’y a aucun doute que les autorités kinoises sont responsables de cette situation, pour avoir autorisé la construction anarchique de logements. “Que la colère de Dieu s’abatte sur le gouvernement !”, a-t-il pesté.
Même désarroi pour les handicapés de Kinshasa dont certains ont presque tout perdu dans les eaux. “Nous avons perdu nos habits emportés par des eaux, des chaussures, des appareils radios et télévisions, nos lits ne sont plus utilisables”, s’est lamenté un de leurs responsables.
Lui accuse cependant les Chinois à qui des travaux de construction ont été confiés, d‘être “à l’origine de leurs malheurs”.
A Lingwala, quartier situé dans le nord de la capitale, la colère contre les autorités ne faiblit pas. “Bakufa !” (“Qu’ils aillent mourir”) ruminent plusieurs jeunes gens accusant la classe politique de vivre sur le dos de la population à ses dépens.
En dépit de sa forte croissance démographique, Kinshasa (plus de 12 millions d’habitants) se développe de façon anarchique, sans plan d’urbanisme, avec entre autres l’explosion des petites constructions.