Message cinglant de Julius Malema à son ancienne idole, Robert Mugabe, le président zimbabwéen. Lundi, l’ancien leader des jeunes de l’ANC en Afrique du Sud, a appelé le président zimbabwéen à quitter le pouvoir après des années de bons et loyaux services.
Julius Malema appelle au départ de Robert Mugabe
Pour l’opposant Malema, il est temps que Robert Mugabe donne l’opportunité à d’autres personnes de poursuivre ses oeuvres afin de conserver son héritage.
“Le président Mugabe doit partir, nous sommes fiers de ce qu’il a fait, mais il est resté trop longtemps, a-t-il déclaré. Il ne rend pas service à la révolution, il est en train de détruire son héritage”, a affirmé le leader de gauche radicale en Afrique du Sud.
Mais rassure-t-il, il s’agit de critiques constructives qui n’ont absolument rien à voir avec la personne du président zimbabwéen longtemps adulée par Julius Malema qui déclarait il y a à peine un an que Robert Mugabe était l’homme de la situation au Zimbabwe. “Nous disons cela par amour pour lui, et non par haine. Nous lui rendons hommage. Mais grand-père, c’est assez”, a-t-il lancé.
Julius Malema qui se considère lui-même comme un révolutionnaire a du reste exhorté les dirigeants de la Zanu-PF, le parti au pouvoir au Zimbabwe, à prendre leurs responsabilités et à changer de dirigeant.
Un appel aussitôt contredit par le leader des jeunes de la Zanu-PF, Kudzai Chipanga, qui a déclaré qu’il n’y avait aucune raison de remplacer Mugabe tant qu’il est vivant.
“Vous ne pouvez pas parler de révolutions en oubliant les noms de Mugabe, Nelson Mandela, Oliver Reginald Tambo, Joshua Nkomo et Kwame Nkrumah, pour ne citer que ceux-là. Le fait que notre propre héros soit encore vivant, pourquoi veut-il que nous le renversions pour des personnages de seconde main ?”, s’est-il interrogé.
La controverse soulevée par Julius Malema est née du récent départ de Yahya Jammeh de la Gambie sous la menace d’une intervention militaire de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Julius Malema a en effet salué l’intervention de l’organisation ouest-africaine et invité l’Union africaine à davantage s’intéresser aux transitions démocratiques sur le continent.