Snowden, Assange, Manning. Ces trois célèbres lanceurs d’alerte ont été immortalisés pour leur courage en mai 2015 avec cette oeuvre d’art de l’artiste italien Davide Dormino qui, depuis, a fait le tour de l’Europe, invitant les citoyens à oser s’exprimer.
Lanceurs d'alerte : héros ou traîtres ?
Pour certains, ces lanceurs d’alerte sont des héros, pour d’autres, notamment aux Etats-Unis, ce sont des traîtres.
Chelsea Manning
Chelsea Manning
, née Bradley Manning, est la seule à avoir été emprisonnée. C’est en août 2013 qu’elle écope de 35 ans de prison, elle est alors analyste militaire de l’armée américaine. Elle est condamnée pour avoir transmis à WikiLeaks différents documents militaires classifiés, des documents sur les morts de civils pendant la guerre d’Afghanistan et en Irak.
WikiLeaks, qui s’est félicité de l’intervention d’Obama et de la prochaine sortie de prison de Manning, publie des informations sensibles depuis 10 ans maintenant.
VICTORY: Obama commutes Chelsea Manning sentence from 35 years to 7. Release date now May 17. Background: https://t.co/HndsbVbRer— WikiLeaks (@wikileaks) 17 janvier 2017
Mais c’est en 2010 qu’il a fait les gros titres en dévoilant les documents de Manning, notamment la vidéo d’une bavure américaine lors de la guerre d’Irak. La sortie de ces images montrant des soldats américains tuant plusieurs civils irakiens depuis un hélicoptère à Bagdad le 12 juillet 2007 avait provoqué l’indignation générale.
Julian Assange
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange a fait la promotion de cette vidéo. Il vit dans l’ambassade équatorienne de Londres depuis août 2014, car il est menacé d’extradition aux Etats-Unis. Pour ses détracteurs, Assange ne recherche que la publicité, pour ses partisans, il informe le public des dommages cachés des actions militaires américaines.
“Nous avons constaté ici qu’environ 15 000 morts violentes de civils en Irak n’ont jamais été documentées ou connues“, expliquait-il en 2010.
Aujourd’hui, à en croire ce tweet de WikiLeaks, Assange serait prêt à se rendre aux Etats-Unis, si ses droits sont garantis.
Assange is still happy to come to the US provided all his rights are guarenteed despite White House now saying Manning was not quid-quo-pro.— WikiLeaks (@wikileaks) 18 janvier 2017
Edward Snowden
Comme Assange, le lanceur d’alerte et ancien consultant de l’Agence nationale de sécurité américaine, Edward Snowden vit en exil depuis 2013. Il a fui en Russie après avoir transmis à la presse des dizaines de milliers de documents prouvant l‘étendue des activités de la NSA, démontrant l’ampleur de la surveillance électronique exercée par les Etats-Unis.
“Si nous ne pouvons pas comprendre les politiques et les programmes de notre gouvernement, nous ne pouvons pas donner notre consentement pour les réguler“ expliquait-il en 2013.
Let it be said here in earnest, with good heart: Thanks, Obama. https://t.co/IeumTasRNN— Edward Snowden (@Snowden) 17 janvier 2017
Alors héros ou traîtres ? Depuis, le congrès américain a bien voté une réforme historique de la NSA qui a mis fin à la vaste collecte des métadonnées de l’agence, le procédé révélé par Snowden en 2013. Mais cela n’empêche pas d’autres dérives.
Obama vient d’autoriser la NSA à partager les données collectées avec 16 autres agences gouvernementales. Ce qui inclut les transmissions satellites, les appels téléphoniques et les e-mails…
Et en Europe, les lois restreignant certaines libertés ou droits fondamentaux, se sont multipliées ces deux dernières années selon Amnesty International.
Avec Sandrine Delorme