Boko Haram : trois aspirantes kamikazes tuées dans le nord-est du Nigeria

Trois adolescentes soupçonnées de planifier une triple attaque-suicide dans une ville du nord-est du Nigeria régulièrement visée par Boko Haram ont été abattues, a déclaré jeudi un responsable local.

Des membres d’une milice civile ont ouvert le feu sur le trio près de la ville de Madagali, après le refus des jeunes filles de s’arrêter pour un contrôle de sécurité, a déclaré à l’AFP le président du conseil municipal, Yusuf Muhammad.

“Les explosifs attachés sur deux des filles ont explosé avec l’impact des balles, tandis que ceux de la troisième fille ont été désamorcés par des soldats”, a-t-il ajouté.

Le groupe islamiste Boko Haram a souvent utilisé des jeunes femmes et des jeunes filles comme bombes humaines en presque huit ans d’insurrection, qui a fait au moins 20.000 morts et plus de 2,6 millions de déplacés.

Certains des plus jeunes kamikazes avaient à peine sept ans et il est peu probable qu’ils aient agi de manière consciente, selon plusieurs experts qui travaillent sur ce conflit.

Des mosquées, des églises, des marchés et des gares routières ont été frappées à maintes reprises afin de causer un maximum de victimes civiles.

Selon M. Muhammad, les adolescentes, qui ont été interceptées dans le village de Bakin Dutse, à cinq km de Madagali, se dirigeaient probablement vers le marché de la ville.

Le mois dernier, au moins 45 personnes ont été tuées dans une double attaque-suicide sur l’un des marchés fréquentés de Madagali, un an après un attentat similaire qui avait fait 17 morts.

Madagali est située dans l’extrême-nord de l‘état d’Adamawa, à la frontière avec l’Etat de Borno, épicentre du conflit depuis 2009. La forêt de Sambisa, qui fut l’un des derniers bastions du groupe islamiste, n’est qu‘à quelques dizaines de km.

La ville était tombée aux mains des islamistes en août 2014 et avait été reprise deux mois plus tard, mais les attaques continuent.

L’armée nigériane affirme avoir chassé Boko Haram de Sambisa, et prétend que les attaques-suicide sont un signe d’affaiblissement des insurgés, qui ne contrôlent plus de localité importante.

Mais en dispersant les combattants, les offensives militaires pourraient aussi avoir pour conséquence de déplacer le conflit dans d’autres zones du nord-est, y compris dans la région du lac Tchad qui partage ses frontières avec le Niger, le Tchad et le Cameroun.
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