L’ancien commandant de l’Armée de résistance du Seigneur jugé par la CPI est accusé de 70 crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Le sort de Dominic Ongwen continue de diviser les Ougandais
L’un des soutiens les plus proches de Dominic Ongwen est sa soeur. Si aujourd’hui, elle vit paisiblement de la vente de petits objet dans le village de Gulu (nord de l’Ouganda), elle a connu une enfance difficile.
Enlevée comme son frère alors qu’elle était tout juste adolescente, elle a ensuite été la compagne de Joseph Kony, le leader de la LRA.
« Ce n’est pas juste que très peu des commandants de la LRA soient derrière les barreaux, s’insurge-t-elle. Et que les responsables supérieurs puissent marcher dans la rue librement. Alors que dans la brousse, c’est eux qui ont formé les jeunes comme Dominic Ongwen. Et ne sont pas poursuivis. Ce n’est pas bien ».
L’ex-commandant de la LRA doit répondre des crimes tels que l’esclavagisme, des viols, des tortures et l’enrôlement d’enfants soldats. Kenneth Kaunda répare désormais des motos. Mais dans une autre vie, il a fait partie de ces enfants. Il a été enlevé alors qu’il avait 13 ans et se dit content de voir Ongwen sur le banc des accusés à la CPI.
« Vous faites des choses pour sauver votre vie, parce que quand vous êtes dans ce genre de situations et que vous vous enfuyez, même vos amis vont vous tirer dessus, se rappelle K. Kaunda. Vous voyez les gens être mangés comme des porcs. Tout le monde… Toutes ces personnes ont le coeur brisé. Et après vous vous demandez : “vais-je survivre ?” »
Devant les juges de la Cour pénale internationale, Dominic Ongwen a également rappelé qu’il a été enlevé lorsqu’il était enfant et qu’il a lui-même été victime de la LRA. Une ligne que rejette la procureure Fatou Bensouda, qui considère qu’il est “coupable des crimes commis quand il était adulte”.