Banjul se barricade après le revirement de Yahya Jammeh

Banjul (Gambie) est sous haute surveillance militaire et policière après le rétropédalage de Yahya Jamhe qui dans une déclaration à la télévision vendredi, a décidé de ne plus reconnaître sa défaite à la présidentielle du 1 er décembre, remportée par son rival, Adama Barrow.

Des témoins affirment que des militaires puissamment armés ont pris position dans les rues de la première ville gambienne. Des militaires s’abritent derrière des sacs de sable à Deton Bridge, pont qui sépare Banjul de la localité de Serrekunda.

Les lignes téléphoniques et internet ont été mis hors-service. Des hackers présumés auraient pris le contrôle des sites officiels du gouvernement du pays.

Le Sénégal, voisin de la Gambie, condamne ce revirement et appelle à une mobilisation de la communauté internationale contre l’attitude de l’homme fort de Banjul. “Je pense que s’il y a des tentatives de putsch il faut que les démocrates du monde se mobilisent pour le respect de la légalité et de la légitimité en Gambie. Nous appelons à une mobilisation de tous les démocrates du monde pour que le verdict des urnes soit respecté en Gambie’‘, a déclaré Mamadou Lamine Thiam, député sénégalais.

L’Union africaine dans un communiqué a annoncé la convocation de son conseil de paix et sécurité.

Ban Kimon, le secrétaire général des nations Unies s’est dit de son côté, “ consterné par l’attitude de Yahya Jammeh’‘ ”. Déjà, samedi soir, le conseil de sécurité de l’ONU a appelé Yahaya Jammeh à “ respecter le choix du peuple souverain de la Gambie et à transférer, sans conditions ni retard injustifié, le pouvoir au président élu, Adama Barrow’‘ ”.

Même son de cloche du côté de l’union européenne qui a qualifié d’‘inacceptable ’, le rejet des résultats de l‘élection.

Amnesty International a pour sa part appelé “les forces de sécurité à faire preuve de retenue si les Gambiens décident d’exercer leur droit à protester pacifiquement”.

Alors que la cour pénale internationale par la voix de sa présidente, Silvia Fernández de Gurmend dit “ observer comme tout le monde la situation dans le pays ”.

Mais Yahya Jammeh semble décidé à aller au bout de sa logique. ‘‘L’intervention des puissances étrangères ne changera rien ‘’ a-t-il prévenu. Il a d’ailleurs empêché l’avion transportant une mission de la Cédéao d’atterrir à Banjul.

Le président élu, Adama Barrow a demandé à ses parents de se préparer à fêter la cérémonie de passation de service. Celle-ci est prévue au mois de janvier prochain.

Bien malin qui pourrait prédire l’issue de cette crise.
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